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Nos compositrices et compositeurs de demain #1
Ce concert-examen qui montre la diversité esthétique des classes de composition se focalise sur les premiers pas de nos créatrices et créateurs en collaboration avec les instrumentistes et les cheffes et chefs d’orchestre de la HEM.
Classes de composition de Luis Naón, Nicolas Rabaeus et Katharina Rosenberger
Œuvres de Benjamin Driencourt-Mangin, Lucia Vité, Edith Oberson, Thomas Weiss, Enzo Meacci, Daniel Goldstein, Clovis Roustan
1. Introduction tritonique
Une pièce tendue, fondée sur le triton et le chromatisme. Les frottements harmoniques créent un paysage sonore instable et ambigu.
2. Pause rapide
Ce deuxième morceau, vif et dansant, est conçu comme un jeu. Les instruments se répondent dans un esprit léger, presque théâtral.
3. Balade modale
Une clôture douce et contemplative avec une promenade musicale aux couleurs modales. Une atmosphère bucolique et sereine, comme un souffle tranquille dans la nature, qui permet de conclure ce cycle en douceur.
Interprètes :
Flûte Louise Lefebvre
Hautbois Fidel Fernandéz Moraleja
Clarinette Leonídio Dykiy
Basson Daniele Castagna
Cor Camille Vauchez
Biographie du compositeur :
J'ai commencé la musique à 14 ans avec le piano et j'ai rapidement enchaîné sur la composition et toutes les autres matières théoriques (harmonie, contrepoint, écriture, analyse...) au Conservatoire de Cannes, jusqu'à arriver à la HEM en 2024, à l'âge de 23 ans. Je suis également acteur et je suis membre depuis 2023 de la troupe de théâtre « Les Beaux-Parleurs » avec laquelle j'ai fait le Festival d'Avignon 2024 et très probablement le Festival d'Avignon 2025.
Pour quatuor à cordes
Ce quatuor à cordes a été composé en s’inspirant de certaines couleurs que l’on peut retrouver parfois chez Alexandre Scriabine. L’idée était de partir d’une note avec un intervalle précis que l’on retrouvera tout au long de la pièce sous différents aspects. Cet intervalle sera traité de différentes manières, avec des variations parfois rythmiques, et présentant diverses couleurs.
Interprètes :
Violons Enrique Castillo, Maeva Giresse Alonso
Alto Elena Haira
Violoncelle Louis Fernandez-Lambert
Biographie du compositeur :
Né en 1994, il entre au conservatoire en piano à 13 ans dans la classe de Yukari Bertocchi, qui l’initie à la musique contemporaine rapidement. Lauréat d’un deuxième prix et du prix d’interprétation au concours international Jeune Musique à Fribourg, ainsi que d’un premier prix d’excellence ex-æquo au concours international d’Orléans, il donnera par la suite des concerts en France, Suisse, Vienne. Il travaille et reçoit des conseils de Michel Runtz, Bruno Giner, François Thinat.
Il entre au Conservatoire de Genève, dans la classe de Philippe Chanon, qui le prépare aux concours de la Hautre école de musique de Genève, puis rentre en 2019 en Bachelor instrumentiste dans la classe de Pascal Godart. Au cours de sa deuxième année, il développe une dystonie de fonction à la main droite, qui ne lui permet plus de continuer ses études en piano. Il s’oriente alors vers la composition à l’image pendant une année en auditeur libre à Genève avec Hadrien Bonardo.
En 2024, il est admis à la HEM dans la classe de composition à l’image avec Nicolas Rabaeus.
Pour quatuor à vent
La pièce est basée sur un thème de 4 notes, suivi d’une 5ᵉ note tenue. Tout au long de l’œuvre, l’harmonie se renouvelle en se reposant sur diverses notes centrales, pendant que le rythme et la densité de l’accompagnement augmentent, jusqu’à prendre le dessus sur le thème d’origine.
Interprètes :
Flûte Louise Lefebvre
Hautbois Fidel Fernandéz Moraleja
Clarinette Leonídio Dykiy
Basson Daniele Castagna
Biographie du compositeur :
Né en 2005 à Lausanne. D’abord inscrit en piano en 2018 à l’EMUSE (école de musique d’Écublens), il a continué ses études musicales en OS musique au gymnase de Renens avant de rejoindre la Haute école de musique de Genève en classe de composition à l’image en 2024.
Pour trio
Cantus planus à trois voix d’où s’égrène un mode de sept notes mobiles, déployé par une rythmique qui en respecte les propriétés harmoniques.
Le travail s’articule autour de l’idée de l’immuable - révélé par l’immobilité - figure d’une promesse sacrée à laquelle la peinture saurait si bien se rapprocher.
Interprètes :
Flûte Louise Lefebvre
Violoncelle Louis Fernandez-Lambert
Orgue Keylan Sanchez Da Costa
Biographie du compositeur :
Né à Lyon, enfant il étudie le violoncelle, il intègre les classes de composition en 2018 et s’inscrit en premier lieu dans une approche d’écriture sérielle auprès de C.Maudot. Enzo est à la Haute école de musique de Genève depuis 2024 pour un Bachelor de composition.
Pour ensemble
Des boîtes à musique qui, petit à petit, s’aliènent, se déforment. Des petites mélodies enfantines, qui suivent leur propre voie, indépendante du reste. Le tempo, le meilleur allié et pire ennemi du chaos, sera d’abord absent, puis changeant, puis au service total du désordre. La descente aux enfers, un endroit où l’ordre et la cohérence disparaissent, est inévitable. La Panthère rose et les Beatles nous prennent par la main, et nous invitent à les suivre de plus en plus loin.
Interprètes :
Piano Giulia Contaldo
Contrebasse Nicola Carrara
Percussions Shilin Li, Bastien Degremont
Direction Giovanni Fanizza
Biographie de la compositrice
Lucia Vité est une musicienne passionnée dont le parcours musical est marqué par un engagement précoce envers l'art de la musique. Née avec une passion pour la musique, elle a suivi son chemin en intégrant une option spécifique musique au collège, jetant ainsi les bases de sa formation musicale et lui permettant de faire de belles expériences.
Son intérêt pour le chant a été rapidement forgé, en commençant très tôt, à cinq ans, une école d’opéra au théâtre de l'Espérance, et elle a continué à participer activement à des chœurs, d'abord en collaboration avec le conservatoire, puis au sein de son établissement scolaire. Sa joie de vivre et son dévouement à la musique lui ont permis de s'épanouir en tant que choriste.
Lucia a également eu l'opportunité de collaborer avec « La Compagnie à Trois Temps », où elle a apporté sa voix à plusieurs projets musicaux mémorables (les opérettes « J’aime ! » et « L’amour masqué ») en tant que cheffe de chœur. Cette expérience l’a poussée à s’investir davantage dans les prochaines productions de la compagnie, où elle sera assistante cheffe d’orchestre.
Actuellement étudiante en musicologie à l'université et en composition à l’image à la HEM, Lucia poursuit sa quête de connaissances et d'expériences musicales. Son amour pour la musique se reflète non seulement dans sa formation académique mais aussi dans son engagement continu en tant que musicienne.
Élisabeth de Wittelsbach est née duchesse de Bavière, puis, suite à un mariage politique, elle devient impératrice d’Autriche à seulement 16 ans.
Sa vie a été narrée à travers des livres, des films et des séries. On a romantisé sa beauté légendaire, une vie marquée par les tragédies, et son rejet des règles de l’étiquette impériale.
Elle a également été - même si, malheureusement, plus rarement - reconnue pour la femme libre et en avance sur son temps qu’elle était : anticonformiste, passionnée des différentes cultures et du voyage, et vectrice d’impacts politiques clés dans l’histoire de la monarchie austro-hongroise.
Mais connaissez-vous la Sissi poétesse… ?
Elle a laissé derrière elle plusieurs centaines d’écrits. Elle disait de ses poèmes qu’ils étaient "ses biens les plus précieux".
Sissi avait tout planifié : ses écrits, séparés en trois coffrets, devaient être conservés secrets et remis au président de la Suisse cinquante ans après sa mort, pour être enfin publiés - et ce sous son propre nom.
Révéler au monde, avec ses propres mots, qui était Élisabeth.
Elle décède en 1898, assassinée à Genève. Certains de ses poèmes ont commencé à être publiés soixante ans après son décès... sous un pseudonyme.
Ses écrits étaient en effet jugés trop subversifs pour une monarque.
Presque cent ans devront s’écouler avant que sa volonté soit respectée et que ses poèmes puissent enfin être signés de son nom.
Et 127 ans après sa disparition, ses mots sont mis en musique.
Interprètes :
Soprano Shirley Cambourian
Hautbois Sophie Regnier
Piano Leïla Aruna Man
Biographie du compositeur :
Né à Tel Aviv, Israël, en 1999. En 2017, il a obtenu le diplôme du programme Tlamim pour les musiciens d'excellence avec la meilleure note possible à l’examen final de composition.
En 2021, il a obtenu un CAS en direction d’orchestre à la Hochschule der Künste de Berne, auprès de Florian Ziemen.
En 2022, il poursuit sa formation en direction d’orchestre à Amsterdam, auprès d’Ed Spanjaard, Antony Hermus, Bas Wiegers et Karel Deseure, ainsi qu’en musique ancienne avec Job IJzerman.
Il est actuellement étudiant en composition à la HEM, auprès de Katharina Rosenberger.
Étude de la théorie des systèmes dynamiques non-linéaires
Pour ensemble
Mon titre fait référence à la théorie du chaos¹ (aussi appelée théorie des systèmes dynamiques non linéaires) et non au chaos synonyme de désordre, confusion ou autres termes à connotation négative.
Cette théorie démontre, entre autres, « qu’expliquer n’est pas forcément prédire¹ ». L’effet papillon, la météo et la plupart des systèmes qui constituent notre monde sont non linéaires ;
s’ils sont prédictibles à court terme, ils sont imprédictibles à long terme, et cela constitue peut-être une bonne nouvelle.
À la manière d’une étude scientifique, la harpe, au commencement, symbolise mon système au repos (c’est-à-dire dans son état initial), élément stable, lisse, répétitif. Chaque instrument, chaque intervention vient ensuite perturber et faire évoluer son état initial.
Couplée à la théorie du chaos, la théorie des bifurcations explique que « des changements abrupts dans le comportement du système […] sont la conséquence d’un changement continu des variables de contrôle du système au-delà de certaines valeurs critiques¹ ».
La fin de ma première partie marque cette rupture, s’ouvrant sur une seconde partie où l’on retrouve un système au repos quasi identique ; mais cette fois, une autre trajectoire adviendra.
¹ Sur la philosophie du chaos ou pourquoi expliquer n’est pas prédire (2021), Gabriel Catren et Manuel Eguía, https://www.inshs.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/sur-la-philosophie-du-chaos-ou-pourquoi-expliquer-nest-paspredire
Interprètes :
Flûte Louise Lefebvre
Harpe Clothilde Vuilliez
Percussions Shilin Li, Bastien Degremont
Violon Enrique Castillo
Contrebasse Nicola Carrara
Direction Giovanni Fanizza
Biographie de la compositrice :
Née à Bruxelles de la rencontre sur les plateaux de danse d’un Suisse et d’une Belge, Edith Oberson a passé son enfance dans les arbres, entourée de cerises et de cigales, près d’Avignon.
C’est après avoir remporté à 9 ans une médaille d’or en gymnastique, les médailles d’argent du marathon du collège quatre années consécutives, obtenu son bac scientifique avec mention et son BTS photographie sur la quatrième marche du podium national, qu’elle décide tout naturellement de devenir musicienne.
Entre-temps, elle obtient un DEM de harpe option danse et, après quelques années à se laisser vivre l’expérience du temps et de la matière entre Paris et la Bourgogne, elle décide d'aller jouer dans les rues déconfinées, puis de s’inscrire au CRR d’Avignon. Elle y fait la rencontre décisive du compositeur et professeur Grégoire Rolland qui lui donnera la confiance nécessaire pour passer un DEM de composition et tenter le concours d’entrée à la Haute école de musique de Genève.
Ses pièces ont notamment été jouées au Festival des Forêts 2024 suite à l’Académie de composition dirigée par Thierry Escaich, dont elle a été lauréate.