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Dans le cadre du Festival Archipel
Dans les Centovalli, au Tessin, se retrouvent chaque année en été des jeunes compositrices et compositeurs du monde entier. Dans ces sessions, organisées par le compositeur Oscar Bianchi, leurs œuvres sont interprétées par des ensembles internationaux. Archipel en a sélectionné six et les fait découvrir au public à Genève, cette fois-ci jouées par des étudiant-e-s de la Haute école de musique de Genève. C’est ici une très belle opportunité de réunir une nouvelle génération d’artistes qui composent et font entendre des œuvres d’aujourd’hui.
Ensembles de musique de chambre de la HEM
Joohyun Parc (KR, US)
Wood Deity (2024) pour quatuor à cordes
The visual and tactile dimension of Wood Deity serves as a site for cognitive-sensory recalibration for listeners. Inviting reflection on the intimacy of human-object interaction in musical performance, it highlights the relationship between the player and their instrument, where both the act of creation and the means of creation are treated with profound sensitivity. Through its sonorities and performative gestures, the quartet offers an acoustic and visual meditation on care, fragility, and the deeply personal connections that shape artistic expression.
The performers’ movements and acoustic interplay expand the soundscape both physically and psychologically, encouraging listeners to actively reconstruct meaning from fragmented and shifting elements. The ever-changing granular texture of comb-bowing moves from dense and frenetic to sparse and delicate, evoking a sense of immersion in the rhythmic yet unpredictable patterns of time perception. Irregular saliences—unexpected bursts of intensity or shifts in texture—punctuate the calm, momentarily pulling the listener out of their meditative reverie. These moments of contrast create a dynamic interplay between habituation and heightened attention. Simultaneously, the fragile frictions on the body of each “wood deity” juxtapose the granular tones with a quiet, intimate gesture.
Polina Pohozha (UA, SE)
Fireflies (2024) pour flûte (voix), clarinette basse, trombone et percussion
This piece is referring to my childhood memory of hearing undefined sounds of high pitch during summer nights at my parents’ house. This sounds reminds of playing on glasses in fast tempo. They will appear from nothing and would be eating by silence after, between sleep and reality.
Emre Şener (TR, US)
Birthday Music (2024) pour flûte, clarinette basse, trombone et violon
Through the years, I've had to come up with all sorts of solutions for my 'blank page phobia' (BPP). To be left alone with the dreadful void of having to choose which ideas are worth bringing to the surface and which are not is what fuels my nightmares. On such a day when time was pressing and I had to make a choice, I had a revelation: I can do anything I like, it's my birthday week! So I put aside all my sketches, all my inconclusive ideas and turned a blank page. The result is a candid and somewhat cheeky piece, riddled with the naiveté of major triads and tonal resolutions in the places you least expect them. It's one of my weirdest and yet most cherished pieces. So now whenever I have to face BPP again, I can tell myself: it's my birthday week - or - it's my birthday month - or even - it's 6 months within my birthday!
Aregnaz Martirosyan (AM, CH)
Resistance (2024) pour violon, alto, violoncelle et percussion
This piece was born after a long creative pause. I could not compose for almost a year, and returning to my work felt like a new and exciting challenge. I named the piece Resistance because it symbolises how I gathered my strength to overcome this difficult period. A particularly fascinating aspect of this process was working with the Kulintang, a percussion instrument I had not encountered before. I spent much time researching, watching videos, and collaborating closely with percussionists to fully integrate the instrument into the ensemble's soundscape. The piece is filled with energy, blending Armenian tonal colours with innovative techniques. It reflects my struggles and challenges during that time – a musical expression of resistance and perseverance.
Raphaël Belfiore
Abstractive Extensive Studies (2024) pour quatre instruments à cordes
La pièce se compose de quatre partitions diagrammatiques basées sur un geste unique : couvrir simultanément cordes et archet sur toute leur longueur. La première étude répète ce geste, tandis que les trois suivantes le transforment pour approcher progressivement des points spécifiques sur les cordes, l’archet et enfin les deux.
Cette pièce se base sur l’idée très ancienne que l’instrument à cordes rend possible des liens entre musique et connaissance scientifique. Des théoriciens présocratiques, par exemple, déduisaient à la fois les lois de l’harmonie et celles du cosmos de la corde divisée, qui générait ainsi autant du son que du savoir.
Ce double rôle est ici repensé à travers la théorie de la nature de A. N. Whitehead, qui conçoit points et instants non comme consitutants minimaux de la réalité mais comme limites idéales de processus d'abstraction qui trouvent leur origine dans le vécu du mouvement. Ce processus, nommé « méthode d’abstraction extensive », inspire ces partitions. Celles-ci donnent littéralement un modèle sonore de cette idée, explorant ce que signifie penser avec des instruments et réfléchissant aux rationalités partagées par arts et sciences.
Imsu Choi (KR, FR)
Pop! (2024) pour flûte, clarinette, trombone, percussion et électronique
Le titre provient de la source du son créé pour la partie électronique, qui est un son de claquement. À l'époque, j'étais à l'Ircam pour le programme de cursus et je travaillais avec un capteur de mouvement appelé R-IoT, en interagissant avec le corps. J’apprécie que le processus de fabrication du son soit donc organique, et cela constitue le point de départ de la pièce. Dans cette partie électronique, j’improvise, équipée du capteur que j’ai préalablement programmé avec divers paramètres pour déclencher, moduler et transformer les sons. Un bref motif sonore, un son qui ressemble à un claquement, devient progressivement une texture qui remplit l'espace et s'écoule librement.
Joohyun Parc est une compositrice basée à New York et à Baltimore, dont les œuvres invitent le public à s'interroger sur ce qui l'entoure. Ses compositions visent à perturber les attentes musicales enracinées en naviguant et en confrontant la dissonance cognitive de l'auditeur. Sa pratique artistique est consacrée à la création d'un espace acoustique et d'une situation qui cultivent la pensée critique du public. La communication entre le public et sa composition rejette toute idée imposée autre que l'information sonore.
Elle poursuit actuellement sa maîtrise à l'Institut Peabody de l'Université Johns Hopkins sous la direction de Michael Hersch et d'Eric Wubbels. Elle a obtenu sa licence en composition à la Manhattan School of Music, où elle a étudié avec Reiko Füting et Lewis Nielson.
Née à Odessa, Polina Pohozha est une compositrice, pianiste et artiste sonore basée en Suède. Elle est titulaire d'une maîtrise de l'Académie musicale d'Odessa et a suivi un programme de deux ans à l'école de composition musicale de Gotland. Son travail explore les liens entre les sons, expérimente les capacités sonores, mélange les textures et façonne le temps musical. Elle s'inspire de ses souvenirs, combinant la narration et l'improvisation au moment de la création. Elle a participé à des programmes de compositeur-trices tels que Classic Link 2024 et IYCA 2024. En 2025, son quatuor In the Box sera joué à l'UNM Finland.
La compositrice arménienne Aregnaz Martirosyan a commencé son parcours musical en tant que pianiste, avant de découvrir sa véritable passion dans le domaine de la composition. Après avoir obtenu son diplôme de pianiste au Romanos-Melikyan Music College d'Erevan, Aregnaz poursuit ses études de composition au Conservatoire d'État Komitas d'Erevan de 2013 à 2017, sous la direction du compositeur Vartan Adjemian. En 2019, elle s'installe à Lucerne et étudie dans la classe de composition de Dieter Ammann à la Haute école des sciences appliquées et des arts de Lucerne et poursuit avec un Master of Arts en pédagogie musicale avec une spécialisation en piano sous la direction de Stefan Wirth.
Elle a reçu des commandes d'ensembles et d'orchestres renommés (Basel Sinfonietta, Biel Solothurn Symphony Orchestra, l'Intercontinental Ensemble Amsterdam...). Elle a également collaboré avec divers ensembles, dont l'Ensemble Modern de Francfort-sur-le-Main, le JACK Quartet et l'ICE Ensemble de New York, etc... Aregnaz Martirosyan a été reconnue à de multiples reprises pour ses réalisations exceptionnelles et ses œuvres ont été jouées lors de nombreux festivals et concerts en Arménie et à l'étranger. Heinz Holliger a dirigé l'interprétation de la pièce Emotional Diversity par l'Ensemble Modern ; Aregnaz considère cet événement comme un événement monumental dans sa carrière.
Raphaël Belfiore est un compositeur et chanteur basé à Bâle. Sa pratique de composition se situe entre musique, arts visuels et philosophie. Ses récents projets, présentés dans plusieurs pays européens, incluent des performances composées ou improvisées, des pièces pour ensemble, des œuvres vidéo, des installations multimédia et un livre de partitions textuelles.
Son travail tente de mobiliser la pensée musicale pour la lier à différentes autres formes de pensée. Plus qu’un art des sons, il la conçoit comme un lieu privilégié où modéliser des aspects de la réalité et considérer théoriquement et pratiquement les rapports entre abstraction et expérience concrète.
Raphaël Belfiore a étudié la philosophie et la musicologie à Genève, puis la composition avec Isabel Mundry à la ZHdK et Johannes Kreidler à Bâle. Il intègre ensuite la classe de chant de Marcel Boone à la Hochschule für Musik Basel et prépare un diplôme en « Art and Curatorial Practice » au New Centre for Research and Practice.
Née en Corée du Sud, la compositrice et ondiste Imsu Choi a étudié à l'université d'Ewha (Séoul) où elle a obtenu une licence en composition. Elle poursuit ses études en France et entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) en composition, écriture et ondes Martenot. En 2023-2024, elle a participé au programme Cursus de l'IRCAM.
Ses pièces ont été jouées par plusieurs ensembles et orchestres, notamment l'Orchestre de Picardie (Dir. Arie van Beek), l'Ensemble Intercontemporain (Dir. Léo Margue, Simon Proust), l'Ensemble Divertimento (Dir. Sandro Gorli, Dir. Viktoriia Vitrenko), l'International Contemporary Ensemble (ICE), le Trio Catch, l'Ensemble Court-Circuit, le Klangforum Wien, le Quartetto Maurice, l'Ensemble Next, l'Ensemble TM+ (Dir. Laurent Cuniot).
Elle a reçu des bourses de la Fondation de France (Prix Monique Gabus, Prix Marthe Depelsenaire), du Legs Edmond Jabès, du Mécénat Musical Société Générale et du Centre International Nadia et Lili Boulanger. Imsu Choi enseigne le piano électronique et les ondes Martenot au Conservatoire Iannis Xenakis.
Elle est artiste en résidence à la Fondation Singer-Polignac.
Violon, Apolline Gruffel, Leonardo Guedes, Theodor Kaskiv, Elise Lallemand, Virgil Marrel, Lucas Pereira Domingues
Alto, Carolina Gonçalves, Eva Grancho, Kevin Chern Song Saw
Violoncelle, Hortense Airault, Gabriel Hutin, Pierre Poujol
Flûte, Ferran Bertomeu, Mila Dobrosavljevic
Clarinette basse, Amandine Malaboeuf
Clarinette si bémol, Yonathan Navia
Trombone, Vincent Ernst, Arthur Tinguely
Percussion, Sami Bounechada, Shilin Li
Électronique, David Poissonnier
D'autres étudiant-e-s et professeur-e-s de la HEM se produiront au cours du festival Archipel. Retrouvez le détail de leur prestations dans les actualités de la HEM.