On Air !

Nos compositeurs & compositrices de demain 3

Ce concert met à l'honneur les œuvres des étudiant-e-s des classes de composition et d'orchestration de la Haute école de musique de Genève. Le Master of Arts en composition et théorie musicale forme des professionnels de la création musicale, en tant que compositeurs/compositrices, ainsi que des experts en pédagogie ou en recherche dans le domaine de la théorie musicale. Ce programme d'excellence, exigeant et sélectif, s'adresse à un nombre restreint d'étudiant-e-s doté-e-s de grandes capacités créatives.

Œuvres des classes de composition & composition mixte de Michael Jarrell, Luis Naón, Katharina Rosenberger et Gilbert Nouno
Nuno Costa
Étude pour un équilibre pour orchestre et électronique  
Yoav Sadeh
Départ pour soprano et orchestre
Jorge Care
606 pour orchestre  

Œuvre de la classe d’orchestration de Victor Cordero
Rachmaninov/Costa, tiré des Études-tableaux op.39 (1916-1917),
orchestration de la n°5 par Nuno Costa

Debussy/Jarrell, tiré des 12 Études pour piano (1915),
orchestration de Trois Études par Michael Jarrell (1992)

Direction, Clement Power
Soprano, Joana Da Costa
Orchestre de la HEM

Avec la collaboration du Centre de musique électroacoustique de la HEM
Ingénieur du son, David Poissonnier

Orchestration de Michael Jarrell (1992)
Debussy/Jarrell tiré des 12 Études pour piano (1915),
orchestration de Trois Études

Le langage harmonique des œuvres de Michael Jarrell est marqué par une subtile exploitation des relations intervallaires : les accords tirent leurs caractéristiques de l’agencement spécifique de leurs intervalles. Parmi les précurseurs historiques les plus importants de compositions exploitant les relations intervallaires, on peut citer les dernières œuvres pour piano de Claude Debussy. Dans ses Douze études pour piano (1915), Debussy se libère des relations tonales en se concentrant sur l’examen des intervalles individuels.
Jarrell a écrit trois des douze études pour un orchestre relativement petit, en évitant les instruments qui n’auraient pas été à la disposition de Debussy lui-même. Dans son orchestration des études Pour les notes répétées, Pour les sonorités opposées et Pour les accords, son but était de prolonger le style de la musique orchestrale tardive de Debussy, quelque peu austère, avec le plus d’authenticité possible. Jarrell a traité les études de Debussy comme du matériel déjà existant.
Jarrell considère sa production compositionnelle comme un système arborescent dans lequel des formes similaires peuvent s’épanouir de diverses manières sur différentes branches. Il en résulte des interconnexions inhabituellement étroites entre ses œuvres - et même entre ses compositions originales et ses orchestrations. En effet, les titres des trois études (qui sont ceux de Debussy) peuvent être lus comme résumant trois ressources créatives centrales du langage musical de Jarrell : les notes répétées, les timbres contrastés et les accords. Bien qu’il ne s’agisse probablement que d’un hasard,
cette coïncidence s’inscrit néanmoins de façon nette et naturelle dans le tableau d’ensemble d’une œuvre déterminée par des ramifications richement reliées entre elles : «Je crois à l’existence d’un réseau dans l’esprit.»
- Gerald Resch

Orchestration de Nuno Costa
Rachmaninov/Costa tiré des Études-tableaux op.39 (1916-1917)
orchestration de la n°5

Le choix de cette étude pour être travaillé au niveau de son hypothétique potentiel orchestral n’a rien de fortuit. Aux multiples bifurcations que la vie nous présente, je lisais pour la première fois cette pièce lorsque j’ai été confronté à la nécessité de choisir entre me consacrer pleinement à l’étude du piano ou embrasser résolument le chemin de la composition. La décision fut difficile, mais claire : créer, inventer, rêver, découvrir, étudier, concrétiser... Cependant, j’ai toujours ressenti un sentiment d’inachèvement par rapport à cette étude. Eh bien, avec les années, j’ai compris que dès que j’en aurais l’opportunité, je me lancerais dans ce genre d’éloge de l’extravagance et mettrais tout en œuvre pour transposer en orchestre ce «pianisme» absolu.
Le résultat est là. Ce qui est certain, c’est que sur ce nouveau chemin de travail, la découverte a été quotidienne et l’enthousiasme toujours croissant, empreint de passion pour une étude appassionato. Aborder ce travail de transcription pour orchestre m’a ouvert de nouveaux horizons dans ma perception musicale, et c’est pourquoi, quel que soit le ressenti de l’auditeur, je suis certain que ce pari a été gagné.

Œuvre de Nuno Costa
Étude pour un équilibre pour orchestre et électronique

Depuis longtemps, l’une de mes plus grandes préoccupations au niveau de l’écriture compositionnelle est de trouver un équilibre interne hypothétique entre les différents types de fréquences qui traduisent et cimentent une pensée – celle-ci étant peut-être un point de départ, mais jamais un point d’arrivée…
Dans ce cas, la réflexion m’amène à une exploration timbrale des différents instruments – des différents moyens d’émission sonore (orchestre avec électronique [?] ; électronique avec orchestre [?] ; symbiose [?]), dans le but de créer de nouveaux paysages pour mon univers d’écoute – sans jamais oublier que ces explorations sont ancrées dans ma mémoire sonore – cette mémoire acoustique qui, d’une certaine manière, a façonné et façonne encore mon quotidien. Or, cela n’est pas possible sans une quête assidue à travers les inconnus que chaque instrument (et nous-mêmes) renferme.
Ajoutons à cela la verticalité qui, conjuguée à travers les différentes individualités, forme une nouvelle entité.
Disposer de tous ces moyens, à ce stade de mes études, est crucial pour traverser ce fil de funambule avec un filet de sécurité. Il n’y a pas de présentation publique sans exposition de notre intimité, mais c’est ainsi que je me suis accepté dans l’écriture de cette œuvre et que je l’ai comprise comme une étude personnelle.
Avec cette étude pour un équilibre, j’espère consolider les outils qui me permettront d’exposer avec plus de finesse mon infini intérieur et ainsi de continuer sur cette voie, afin d’éclairer les vastes beautés que nous cherchons toujours tout au long de notre vie.

Œuvre de Yoav Sadeh
Départ pour soprano et orchestre

Soprano, Joana Da Costa

Assez vu. La vision s’est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. – Ô Rumeurs et Visions !
Départ dans l’affection et le bruit neufs !

Enough seen. The vision was encountered under all skies.
Enough had. Sounds of cities, evening, and in the light, and always.
Enough known. The decisions of life. – O Sounds and Visions!
Departure into new affection and noise!

Œuvre de Jorge Care
606 pour orchestre

« Tienen la fuerza, podrán avasallarnos, pero no se detienen los procesos sociales ni con el crimen ni con la fuerza. La historia es nuestra y la hacen los pueblos. »
« Ils ont le pouvoir, ils peuvent nous soumettre, mais les processus sociaux ne peuvent être arrêtés ni par le crime ni par la force. L’histoire est à nous et c’est le peuple qui la
façonne.
»
Salvador Allende, 11/09/1973

Orchestre de la HEM

Violons I | Papoyan Anouch, Juliette Carlon, Julia Descamps, Virgile Marrel, Pierre Marron, Vasilisa Neliubina, André Reis, Malfada Ruivo Craveiro, Sergio Serrano Sanchez
Violons II | Oriane Perrin, Enrique Castill, Maeva Giresse Alons, Apoline Grüffel, Louis Manel, Harutun Nalbandia, Lara Nègre
Altos | Gabriel Voisin, Gabriel Canneva, Ruoqing Deng, Joao Diogo, Elena Haira, Syméon Newell
Violoncelles | Eléonor Hirt, Michelle Lafont, Mukhammadrizo Ruzmativ, Daria Simakhina, Wang Yi
Contrebasses | Nicolo Giaconi, Jorge Alberto Lopez-Pérez, Ramiro Minasso
Flûtes, piccolo | Sandra Siudak, Ginestra Spadari
Hautbois, cor anglais | Aleksandra Kindic, Maria Victoria Munoz Zaragoza
Clarinettes | Panagiotis Giannakas, Guilherme Mendes Duque
Bassons | Eliott Poithier, Rachel Wei Ting
Cors | Arnaut Castéret, Juliette Larmagnac, Aurélien Melleret,Constance Mespoulet
Trompettes | Enzo Davoli, Simon Lasserre
Trombones | Vincent Ernst, Edgar Fontaine
Trombone basse | Massimiliano Cabras
Tuba | François Boutleux
Percussions | Paul Muthig, Rémi Pellier, Pédros Simoès
Harpe | Madeleine Fougeras
Pianos, celesta | Cyril Van Ginneken
Accordéon | Marion Clot (étudiante HEMU)