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Frank Martin et Arnold Schönberg au clair de lune
Ce concert propose une confrontation audacieuse entre Frank Martin et Arnold Schönberg. Si les deux compositeurs puisent leur inspiration chez les poètes, Frank Martin retranscrit ses émotions à travers une musique harmonieuse et mélodique, ancrée dans la musique populaire, alors qu’Arnold Schönberg bouleverse les codes et établit un langage musical radicalement nouveau. Ce concert est une occasion rare d’expérimenter le contraste entre l’atonalité poignante de Schönberg et la douceur rassurante des mélodies de Martin.
19:00 | introduction par Philippe Albèra, directeur des Editions Contrechamps
20:00 | concert
FRANK MARTIN
Trois chants de Noël
Canon pour Werner Reinhart
Dédicace de Pierre de Ronsard
Sonnets à Cassandre
Le Petit village
ARNOLD SCHÖNBERG
Pierrot Lunaire
Direction, Giovanni Fanizza
Chant, Laurine Moulin
Ensembles de musique de chambre de la HEM
Pierrot lunaire a été composé pour une diseuse de cabaret. Les cabarets littéraires étaient des lieux de réunion pour les artistes et les intellectuels ; ils sont liés à la bohème de la fin du 19e siècle (en France, le plus célèbre fut le Chat noir ; Schönberg officia au début du siècle dans un cabaret berlinois non moins célèbre, l’Überbrettl, et y composa quelques chansons, les Brett-Lieder). Albertine Zehme, qui commanda l’œuvre à Schönberg, faisait régulièrement des lectures de poèmes avec un accompagnement musical, dans la tradition du mélodrame. À cette époque, Schönberg vivait à Berlin, où il enseignait.
Dans Pierrot, il chercha à intégrer une voix à demi parlée, ou parlée-chantée (Sprechgesang), à l’écriture instrumentale. Il envisagea cette partition, écrite très rapidement, comme une étude pour un projet plus important.
En choisissant d’utiliser un ensemble de cinq musiciens au centre duquel se trouve le piano, Schönberg invente l’ensemble de musique contemporaine, avec ses trois familles instrumentales : les cordes (violon, alto et violoncelle), les vents (flûte, flûte piccolo, clarinette, clarinette basse) et le piano (c’est le violoniste qui joue l’alto, le clarinettiste qui joue la clarinette basse, et le flûtiste qui joue le piccolo). Chacun des 21 mélodrames offre une combinaison instrumentale différente, donnant à la sonorité une fonction importante. De même, chacun possède une forme spécifique : libre, durchkomponiert, ou référencée (valse, barcarolle, sérénade, passacaille, fugue).
Contrairement aux formations de chambre traditionnelles avec piano, celle de Pierrot lunaire ne vise pas l’homogénéité et la fusion des timbres, mais au contraire leur différenciation, en lien avec une écriture essentiellement contrapuntique. L’œuvre frappa Stravinsky lorsqu’il l’entendit à Berlin peu après sa création.
Pierrot lunaire est divisée en trois grandes parties composées chacune de 7 pièces. La figure de Pierrot renvoie à celle de l’artiste incompris ; elle était courante dans la littérature de la fin du 19e siècle (Verlaine, Mallarmé), notamment dans la poésie symboliste, courant auquel se rattache le belge Albert Giraud, auteur des poèmes que Schönberg choisit pour son œuvre, mais dans une traduction allemande d’Otto Erich Hartleben.
Les mélodies de Frank Martin s’inscrivent dans l’esthétique française de la mélodie. En choisissant de soutenir la voix avec des instruments tels que la flûte et le piano ou la flûte et l’alto dans les Chants de Noël et les Sonnets à Cassandre, écrits à 26 années de distance, Martin fait écho aux mélodies avec instruments de Stravinsky, Ravel ou Delage, dont la composition, en 1913, avait été stimulée par l’exemple du Pierrot lunaire sans toutefois en reprendre l’esthétique : à l’expressionnisme de Schönberg et à la virtuosité de son écriture instrumentale, Martin oppose ainsi une musique douce d’une grande fluidité, fondée sur des lignes mélodiques souples qui évoquent par moments les temps anciens, et que les instruments se contentent d’accompagner. Nulle recherche ici d’une expressivité poussée à ses limites, comme chez Schönberg, mais celle de la pure beauté et d’une grande simplicité. À l’émancipation de la dissonance chez Schönberg, Martin oppose un diatonisme légèrement coloré par des notes étrangères, l’un des seuls liens que l’on puisse trouver entre les deux compositeurs étant la recherche de concision.
Né à Porto Cesareo (Italie), Giovanni Fanizza est actif en tant que chef d’orchestre en Italie et en Europe (Suisse, Allemagne, France, République Tchèque, Espagne et Bulgarie). En 2024, il a été sélectionné pour participer à la Gstaad Conducting Academy avec Johannes Schlaefli et Jaap van Zweden. Il a commencé à étudier la direction d’orchestre avec Marc Kissoczy, Francesco Bossaglia et Arturo Tamayo au Conservatorio della Svizzera italiana (Lugano) et, parallèlement, il a suivi des cours avec des chefs d’orchestre importants tels que Nicolas Pasquet, Ekhart Wycik, Colin Metters, Donato Renzetti, Matteo Beltrami et Christoph König.
À l’été 2022, il a été chef d’orchestre assistant à la Saluzzo Opera Academy pour les productions L’incoronazione di Poppea de C. Monteverdi et Don Giovanni de W. A. Mozart, en collaboration avec les metteuses en scène Noa Naamat et Susan Stone. Sa passion pour l’opéra l’a amené à observer de près le travail de Carmen Santoro en tant que coach vocal. Cela lui a permis d’approfondir la tradition du “belcanto” italien.
La même année, il a été sélectionné pour participer au 18e Cours de Direction d’Orchestre promu par le Divertimento Ensemble, une opportunité qui lui a permis d’approfondir ses connaissances du répertoire contemporain et de travailler avec Sandro Gorli et Stefano Gervasoni.
En 2021, Giovanni a fondé le Festival d’Art Vitae Aeternae, un événement qui promeut des concerts et des expériences culturelles dans son pays natal.
Il étudie actuellement la direction d’orchestre avec Laurent Gay à la Haute école de musique de Genève.
Il a également étudié la composition avec Nadir Vassena et Michael Zink au Conservatorio della Svizzera italiana et l’accordéon (Bayan) avec Germano Scurti, professeur et mentor, au Conservatoire Tito Schipa de Lecce, où il a obtenu son diplôme avec les plus hautes distinctions. Giovanni est lauréat de concours nationaux et internationaux, notamment avec le trio de bayan Lecce Accordion Project, ensemble avec lequel il a publié l’album Gogol en 2019, dédié à la promotion de la littérature spécifiquement écrite pour le bayan.
Originaire du Valais, Laurine Moulin commence la musique dans la classe d’orgue de Chantal Ebener à Martigny. Elle poursuit sa formation musicale dans la classe de Brigitte Fournier au conservatoire de Sion puis de Jean-Luc Waeber au conservatoire de Fribourg, avant d’être reçue à la HEM dans la classe de Clémence Tilquin pour y effectuer son bachelor. Sa passion pour la création et la musique contemporaine la mène à la Hochschule für Musik Carl Maria von Weber de Dresden et au Mozarteum de Salzburg en vue de l’obtention de l’International Master of New Music.
Sur scène, elle incarne les rôles de la première sorcière (Dido & Eneas), la Japonaise (Don Quichotte chez la Duchesse), Antigone dans un pastiche napolitain sous la direction de Florence Malgoire, Lucia (I due timidi) ainsi que Sœur Blanche dans le dialogue des Carmélites, dans une performance mêlant opéra, théâtre et création vidéo au SPOT à Sion. En concert, elle est engagée par divers chœurs et ensembles vocaux en Valais. Elle interprète le Stabat Mater de Pergolesi, la Messe de minuit de Charpentier, le Gloria de Vivaldi, la Spatzenmesse de Mozart ou encore le Nisi Dominus de Haendel. Elle travaille également avec le guitariste et compositeur canadien Sebastian Robles, dont l’album La Nuit et l’Azur est publié en juin 2024.
Laurine a chanté avec l’ensemble féminin Polhymnia (dir. Franck Marcon) ainsi que l’ensemble Entresilences, dir. (Iris Thion-Poncet). Elle intervient également au sein de l’ensemble Fontana Cantabile, (dir. Jean Gautier-Pignonblanc). Souhaitant développer ses compétences dans le domaine, elle obtient en 2022 son diplôme de direction chorale.
Compositrice passionnée par l’expression, elle a écrit la musique du spectacle Face à toi-même pour octuor vocal et quatuor de cuivres, crée en mars 2024. La Prière du pèlerin de la montagne, extraite de ce spectacle, est reprise par de nombreuses chorales en Valais. En août 2024 est diffusée sur Espace 2 la Messe du Pèlerin, enregistrée en live à l’hospice du Grand-Saint-Bernard.
Tout au long de leurs études, que ce soit au niveau Bachelor ou Master, les étudiant-e-s sont amené-e-s à découvrir des répertoires allant de la musique ancienne à la création contemporaine, dans des formations allant du trio avec piano au quatuor à cordes, en passant par différents quintettes à vents et de cuivres, jusqu’aux effectifs mixtes les plus originaux de la musique d’aujourd’hui.
La musique de chambre permet le développement de compétences multiples, autant musicales que relationnelles. Mais c’est aussi un lieu propice aux premières collaborations pouvant déboucher ensuite sur des partenariats durables. Bien souvent, les rencontres artistiques et humaines faites dans le cadre de la musique de chambre à la HEM se poursuivent en dehors de l’école, prenant une dimension professionnelle.
Afin d’accompagner ce passage et de servir de tremplin à des ensembles qui souhaitent se constituer, la HEM offre de nombreuses opportunités de se produire, que ce soit dans le cadre institutionnel ou en dehors.
Des formations spécialisées sont en outre offertes par la HEM aux ensembles constitués désireux de se perfectionner et d’entamer une carrière professionnelle. L’encadrement pédagogique varie selon le type d’ensemble. Par ailleurs, les étudiant-e-s peuvent également bénéficier des conseils de l’ensemble invité en résidence par la HEM.
Voix, Anne-Louise Régent
Flûte traversière, Kaïla Stephanos
Piano, Yuval Shmila
Voix, Lisa Tourniaire
Voix, Marie-Anne Thebault
Voix, Célia Legentil
Voix, Thalia Luciano
Voix, Roxane Macaudière
Voix, Lorraine Butty
Voix, Grégory Follonier
Voix, Alix Varenne
Ténor, Hugo Fabrion
Piano, Meta Červ
Mezzo-soprano, Thalia Luciano
Flûte traversière, Kaïla Stephanos
Alto, Léa Sturzenegger
Violoncelle, Maximilien Estrampes
Voix, Lisa Tourniaire
Voix, Thalia Luciano
Voix, Roxane Macaudière
Voix, Lorraine Butty
Voix, Grégory Follonier
Voix, Alix Varenne
Flûte traversière, Kaïla Stephanos
Clarinette et clarinette basse, Quentin Chartier
Violon et alto, Pierre Marron
Violoncelle, Maximilien Estrampes
Piano, Yuval Shmila
Voix, Laurine Moulin
Voix (doublure), Sofie Garcia