En 2024–2025, la Haute école d'art et de design a noué un partenariat avec le Graduate Institute of International and Development Studies pour développer une offre pédagogique explorant les croisements entre pratiques artistiques, design critique et relations internationales.
Ce partenariat s’est structuré autour de deux formats complémentaires au niveau Master.
1 – Le cours théorique « Visualizing International Relations », co-enseigné par Federica Martini (HEAD – Genève), Ruxandra Stoicescu et Nataliya Tchermalykh (Graduate Institute), a proposé un regard croisé entre esthétique et géopolitique.
Il s’adressait aux étudiant·es du Master en arts visuels (HEAD) et du Master en affaires internationales (Graduate Institute). Les séances ont exploré les réseaux artistiques de solidarité internationale, l’histoire des dons artistiques aux organisations internationales ou encore les spatialités politiques à travers l’art. Plusieurs invité·es, dont Julie Billaud, Guerreiro do Divino Amor, Maria Lanko, Grégoire Mallard, Nayansaku Mufwankolo et Davide Rodogno, ont enrichi la réflexion collective par leurs apports transdisciplinaires.
2 – En parallèle, deux workshops intensifs ont été spécialement conçus par des enseignant·es de la HEAD pour les étudiant·es du Master en relations internationales du Graduate Institute.
- Le premier, « Filming Democracy: New Political Broadcasts in the Age of Social Media », animé par Anthony Masure et Thibéry Maillard, a interrogé les nouvelles formes de diffusion politique à l’ère numérique. En lien avec le projet de recherche « Play-to-Learn », cet atelier a exploré comment les médias sociaux peuvent revitaliser la démocratie face au fossé générationnel, en associant divertissement et débat public. Les étudiant·es devaient concevoir une courte vidéo par et pour smartphones associant un propos politique avec des codes et références issus de jeux vidéo. En seulement deux jours, les étudiant·es ont pu produire de courtes vidéos socialement engagées et destinées à être publiées sur les médias sociaux.
- Le second, « Textile as a Political Tool », conduit par Elizabeth Fischer et Magdalena Gerber, a mis en lumière la puissance subversive du textile dans les luttes sociales, à travers la création collective de bannières engagées. Cet atelier, mêlant théorie, pratique et réflexion critique, a permis aux participant·es de manipuler des matériaux textiles tout en revisitant l’histoire politique du fil, de la broderie et de la couture comme formes de résistance. Des matériaux issus de la mercerie circulaire genevoise Histoire sans chute ont été utilisés dans une logique durable et symboliquement forte.
À travers ce partenariat, les deux institutions affirment leur engagement en faveur d’un enseignement interdisciplinaire et ancré dans les enjeux contemporains.