Collection diplôme Design Mode 2021 de Mathilde Vanlint "Quand les Enfants Parlent les Adultes se Taisent"
© Miguel Pozpide Pazó
Queer attitudes
© Magali Le Mens
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu
Une conversation autour de la performance, 11.12.2023
© Université de Genève 2023, I. P. Matthieu

Queer attitudes, images subversives et persistance des codes de la binarité féminine/masculine XXe- XXIe siècles

Janvier 2022 - Décembre 2024

Institution requérante: HEAD – Genève
Requérante: Elizabeth Fischer
Co-requérante: Dr Magali Le Mens, maitresse de conférences en histoire de l’art à l’université de Rennes 2
Financement: Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités - CMCSS, Université de Genève
Co-financement: HEAD – Genève

Une conversation autour de la performance en présence de François Chaignaud, Emma Bigé et Magali Le Mens, 11 décembre 2023

C’est une histoire qu’on croit exclusivement minoritaire, et qui pourtant, concerne aussi toutes les majorités. Le projet de recherche Queer attitudes s’intéresse aux images et allures qui subvertissent la binarité des genres, principalement dans les domaines de l’art et de la mode. Il explore les propositions artistiques, performatives et vestimentaires qui – depuis la fin du XIXsiècle à nos jours – ont permis d’imaginer, d’incarner, de représenter des possibilités d’exister au-delà de la binarité féminine/masculine. Ces propositions se sont heurtées, et se confrontent toujours, à la déconstruction de cette dualité, dans un monde qui nous a habitué à rechercher et à reconnaître visuellement – même à notre corps défendant –  les éléments envisagés comme masculins ou féminins.
Alors que les usages communs en vigueur jusqu’à présent connectaient sexuation, sexualités et allure, la mode avait une fonction signalétique : les apparences personnelles étaient sexualisées. La codification binaire des genres reconduisait un ordre symbolique hétéronormé. Depuis au moins le procès d’Oscar Wilde à la toute fin du XIXe siècle, les attitudes queer signalaient un affranchissement de ces catégories et une appartenance aux minorités sexuelles. Aujourd’hui, il s’avère que tout est plus complexe, les apparences sont en train de se redéfinir, en se libérant de la sexuation et des sexualités inférées, ce que l’histoire et la culture queer principalement, permettent de contextualiser.

Dans ce projet de recherche, la question des images et des apparences est centrale. Nous avons réuni un corpus d’œuvres d’art, de gravures et de photographies de personnes qu’on peut désigner a posteriori comme non binaires, issues de publications scientifiques, de la presse populaire et de catalogues de mode et de publicité. Des photos, vidéos de performances et spectacles divers complètent ce corpus, afin d’explorer comment au sein de ces productions sont subvertis ou perpétués les codes binaires qui viennent guider nos représentations. Des entretiens de terrain avec des personnes activement engagées dans la subversion des apparences binaires, que ce soit par la performance, l’art ou la mode, serviront de contrepoint à l’analyse du corpus iconographique.

Cette recherche permettra de comprendre de quelle manière les images et allures – celles considérées comme les plus excentriques, étranges, queer, freak ouvertement non binaires – ont permis, dans l’histoire récente, de faire bouger les codes visuels dits féminins ou masculins. Cette origine excentrique étant oubliée au fur et à mesure de l’adoption massive de ces nouvelles normes.  Ce projet permettra ainsi de comprendre de quelle manière il est possible de s’affranchir de la binarité féminine/masculine dans l’apparence et les représentations, en retraçant le cours des étapes historiques de cette quête d’affranchissement depuis la fin du XIXe et jusqu’au XXIe siècle. L’originalité de ce projet réside dans le fait d’inclure l’étude de la mode et des images dans la boucle des connaissances sur les sexualités, qui, jusqu’à présent s’était focalisée principalement sur l’histoire générale, la sociologie, l’histoire des sciences, ou la philosophie.


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