Le faire comme cheminement. La technique artistique à l’épreuve du refus du métier dans la pratique contemporaine, Gabriel Orozco, Yielding Stone, 1993, plasticine
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Le faire comme cheminement. La technique artistique à l’épreuve du refus du métier dans la pratique contemporaine

Novembre 2017 - Octobre 2019

Institution requérante: HEAD – Genève
Chef de projet: Ileana Parvu, Professeur associé, Arts visuels, Histoire et théorie de l’art
Requérant: Ileana Parvu
Equipe:Valérie Mavridorakis, Jean-Marie Bolay, Bénédicte Le Pimpec
Financement: FNS 
 

Le projet intitulé Le faire comme cheminement. La technique artistique à l’épreuve du refus du métier dans la pratique contemporaine porte sur la question de savoir ce que l’on peut entendre par « technique » au regard d’œuvres d’art qui ne recourent plus à des techniques artistiques reconnues comme telles, voire qui rejettent la notion même de technique en tant que savoir-faire manuel, métier ou exécution des œuvres. Historiquement, cette mise à l’écart de la spécificité des moyens techniques se fait jour dans les avant-gardes des années 1910. Dans les années 1960 et 1970, on l’a désignée à l’aide du terme « dématérialisation » et celui de « deskilling » s’est dernièrement généralisé. L’abandon de techniques spécifiquement liées aux médiums – notamment de la peinture et de la sculpture – fut compris en tant que perte du métier. Sans s’arrêter à la thèse du deskilling, notre projet entend penser la technique artistique dès lors qu’elle se dissocie du tout qu’elle formait avec le médium.

La question de la technique artistique est examinée sur une période s’étendant des années 1980 à aujourd’hui. Ce choix s’explique par l’intérêt que présentent, au regard de notre projet, les façons dont l’art dit « conceptuel » des années 1960 et 1970 se prolongerait dans les décennies suivantes et cohabiterait aussi avec le « retour » aux anciens genres dont on crédite les années 1980. Notre projet fait fond sur un problème plus vaste qui réside dans l’entreprise, notamment philosophique et anthropologique, consistant à dépasser l’opposition entre pratique et théorie, main et intellect, corps et esprit. Nous partons de l’hypothèse selon laquelle la technique – que l’on comprendra ici en tant que faire – possède en soi un potentiel théorique. Nous entendons à ce titre fournir des points d’appui concrets – ou données tirées de la combinaison de trois éléments (œuvres, propos d’artistes, de curateurs et de collaborateurs et façon de faire et/ou d’enseigner) – à une réflexion sur la technique qui va au-delà de l’opposition entre faire et penser. Il s’agit pour nous d’apporter une contribution à l’histoire et la théorie de la technique artistique et de produire des données dont pourront tirer parti pour leurs investigations des chercheurs de différents champs d’étude.


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