Depuis l’exposition des Magiciens de la Terre en 1989 jusqu’aux deux plus récentes éditions de la documenta et de la Biennale de Venise, l’ouverture du monde de l’art à des acteur·ices qui en avaient été exclu·es historiquement génère de vives discussions.
Si les milieux artistiques et culturels s’accordent depuis une dizaine d’années sur cette nécessaire ouverture à l’heure d’un monde globalisà et hyperconnecté, les modalités pour y parvenir sont loin de faire consensus.
Qui mérite d’être inclus·e ? Sur quelles bases ? Qui opère la séléction ? Qui reste à l’écart ?
Ce manifeste propose de faire le point sur les décentrements qui sont nécessaires pour ouvrir le champ de l’art et ses institutions à plus de diversité. Nourrie par son expérience de médiatrice au sein des Nouveaux Commanditaires, l’autrice soutient que la volonté d’inclusion nécessite de donner plus de place à d’autres modes relationnels avec les artefacts que celui, dominant dans les institutions artistiques occidentales, de la contemplation. C’est le concept d’art lui-même qui doit être revu, au risque d’en ébranler les fondements.