Ces ‘little sexy buildings that are not encumbered by plumbing issues’ expérimentent avec des styles, des savoir-faire et des théories. Regroupées dans un paysage commun, les folies expriment des ailleurs possibles. Leurs occupants se réjouissent d'identités éphémères : ermites de courte durée dans des huttes, nomades sous des tentes immobiles, conquérants sur le belvédère, animés par les promesses du temple de l'amour.
En réponse à l'écologie fragile de notre monde, qui cherche à établir une relation équilibrée avec ses ressources et son environnement, les folies formulent l'architecture et le paysage comme une culture inséparable. L'enthousiasme tourné vers l'avenir pour la conception et la construction des folies nous permet de nous échapper, pour un temps, des turpitudes du monde et de formaliser des manières de l'habiter.
Le MAIA Graduate Show 2024 invite les visiteurs à plonger dans l'interaction complexe entre les domaines naturel, artificiel et numérique dans l'environnement bâti contemporain. L'exposition explore à la fois les réponses aux défis environnementaux et sociétaux contemporains (empreinte carbone, économie circulaire, etc.) et les implications des nouveaux paradigmes écologiques (post-humain, more-than-human, etc.) pour l'architecture intérieure. L'interprétation de ce thème a été intentionnellement laissée ouverte aux étudiants, donnant lieu à des projets qui abordent la construction responsable sur le plan environnemental, l'écologie, la réutilisation, l'efficacité énergétique, les urgences sociales et politiques, ainsi que de nouveaux matériaux et technologies.
Le show présente une gamme diversifiée de projets en termes d'échelle, de typologie, de localisation et de complexité. Ceux-ci incluent la réflexion prospective de Marie Schild sur les ruines futures des remontées mécaniques contemporaines lorsque la neige disparaît, une enquête lumineuse sur les espaces nocturnes de Genève par Ségolène Davister, un voyage à travers les espaces publics en Italie par Valentina Pantalena, une refonte complète de l'intérieur d'une unité de consultation à Vienne par Vilma Hubalek, le regard délicat d'Alexandra Miskufova sur sa grand-mère à travers le tissage d'hier et de demain, l'invention par Patris Sallaku d'un nouveau type de bain thermal autour de la lavande sur les rives du Rhône, une relecture ambitieuse d'un roman suisse par Andreas Laskaris, une étude typologique d'un nouveau type d'immeuble d'appartements dans le quartier des Grottes à Genève par Marie Torrione et, enfin, l'art de composer avec les restes et autres résidus de bois de nos forêts, conçu et interprété par Anais Youssefi.