Cet atelier s’inscrivait dans l’exploration de nouvelles pratiques architecturales au sein de la métropole climatique contemporaine, où les enjeux liés au climat, à l’accélération ou à la décélération, ainsi qu’à la notion de commun, étaient pleinement engagés.
Dans ce cadre, nous avons proposé un renversement de perspective pour penser la ville depuis l’intérieur, en abordant l’idée d’intérieur comme territoire d’une nouvelle écologie. L’atelier s’est concentré sur la conservation et la transformation de patrimoines ordinaires afin d’adapter des bâtiments hérités aux besoins d’une société en mutation.
L’ambition était de concevoir des lieux hybrides, destinés à des populations porteuses d’aspirations renouvelées - des lieux dont l’aménagement induit de nouvelles pratiques et pour lesquels émergent des spatialités inédites.
Depuis un an et demi, nous avons engagé une réflexion sur la transformation et l’adaptation d’un patrimoine ordinaire situé dans le secteur Praille-Acacias-Vernet (PAV) à Genève, et plus précisément dans le quartier Grosselin à Carouge.
Nous avons travaillé sur la tour de Blavignac 10 ainsi que sur la reconversion du site industriel de la rue Baylon 12–20.
Ce semestre, nous avons poursuivi notre exploration des situations héritées du territoire de Grosselin en nous intéressant au bâtiment situé rue Baylon 2. Il s’agit d’un édifice dédié aux activités artisanales et industrielles, dessiné et construit à la fin des années 1980, dont le diagnostic technique et d’usage oscillait entre restauration et démolition.
Ce bâtiment massif et profond 42 mètres par 35 mètres semblait, à première vue, difficilement convertible en logements, pourtant priorité programmatique du quartier.
Nous avons cependant estimé qu’il présentait de réelles qualités : compacité, robustesse, trame structurelle poteaux/dalles de grande portée, façade non porteuse, hauteurs sous plafond généreuses… Son principal défaut, son épaisseur, pourrait en réalité devenir un atout et constituer le moteur d’un renouvellement programmatique.
Comment conserver et réinventer ce bâtiment d’activités artisanales et industrielles ?
Comment le cœur de ce bâtiment épais pourrait-il être occupé ?
Quels types d’activités et d’usages pourraient venir compléter sa reconversion en logements ?