En brûlant, les combustibles fossiles du Capitalocène ont accéléré la fossilisation en cours. Aussi, les propagandes crées par les humains–les récits, les imaginaires et les infrastructures–ne peuvent plus se réclamer d’être les seules à organiser le monde, comme si ce dernier était une simple ressource attendant passivement d’être extraite et façonnée pour servir nos intérêts. D’autres acteurs et agents–tels que les conditions météorologiques extrêmes–nous soumettent et nous façonnent de la même manière. Néanmoins, nos propagandes continueront de définir de manière significative la place occupée par les humains dans la construction des mondes à venir et les possibilités, pour ces derniers, d’y survivre. Dans le contexte de la pandémie actuelle, quelles propagandes climatiques s’affrontent sur la question de la possibilité de l’existence humaine au sein d’un nouvel écosystème fait de déluges et de toxines ? Quel rôle tiennent l’art et la culture dans les imaginaires que ces propagandes cherchent à produire? 

Jonas Staal est un artiste dont le travail traite des relations entre art, propagande et démocratie. Il est le fondateur de l'organisation artistique et politique New World Summit (2012–ongoing) et de la campagne New Unions (2016–ongoing). Son travail a été exposé dans différents lieux tels que le Stedelijk Museum d’Amsterdam et le Moderna Museet de Stockholm, la 31ème Biennale de São Paulo (2014), la Triennale d'Architecture d'Oslo (2016) et la Biennale de Varsovie (2019). Son travail a récemment été publié dans Steve Bannon: A Propaganda Retrospective (Het Nieuwe Instituut, 2018) et Propaganda Art in the 21st Century (The MIT Press, 2019). Staal a obtenu un doctorat sur l’art et la propagande du programme doctoral en art et en design de l’Université de Leiden, Pays-Bas. http://www.jonasstaal.nl.