La mise en évidence des réseaux internationaux d’échange artistique paraît être un moyen d’actualiser le paradigme moderniste. En 1969, l’artiste et designer brésilien Aloisio Magalhães (1927-1982) exposa une série de photographies dans la galerie d’étude du Studium Generale, fondée en 1958 par Max Bense (1910-1990) pour promouvoir l’approche interdisciplinaire à l’Université de Stuttgart. Après plusieurs voyages au Brésil au début des années 1960, Bense avait publié en 1965 Brasilianische Intelligenz. Eine cartesianische Reflexion, où il présentait la culture brésilienne comme partie d’un débat intellectuel mondial. C’est au cours de son second voyage dans les Amériques, en 1962, qu’il avait rencontré Magalhães, avant de l’inviter en Allemagne pour l’exposition de 1969. La présentation comparera cette exposition avec le concrétisme, mouvement littéraire et artistique brésilien, ainsi qu’avec les visions muséographiques de l’architecte d’origine italienne Lina Bo Bardi, et montrera ce que le projet photographique de Magalhães partage avec le formalisme international, le concrétisme et la théorie des signes. 

Susanne Neubauer est historienne de l’art et commissaire d’expositions. Depuis 2014, elle dirige le projet de recherche « Formation et patrimoine du constructivisme et du concrétisme brésiliens dans le contexte transculturel des conceptions de la modernité en Allemagne de l’Ouest dans les années 1950 et 1960 » (DFG, Freie Universität Berlin). Ses travaux portent sur la vie et l’œuvre de l’artiste américain Paul Thek (Paul Thek in Process, Zurich 2012), sur l’art moderne d’après-guerre et l’art brésilien, ainsi que sur l’art contemporain et les pratiques d’exposition (« Synprozess », in K. Langkilde, dir., Ortszeit, Bâle 2015). Elle a obtenu des subsides de recherche et de publication de plusieurs organismes (DFG, DAAD, ASSH, FNS, Fondation Hans et Renée Müller-Meylan) et reçu récemment la bourse d’atelier 2017-2018 pour la critique d’art de la Fondation Landis & Gyr.

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