Les défis contemporains du « vivre en ville » poussent à la cohabitation d’initiatives variées en mesure de façonner un environnement urbain diversifié et évolutif. Tous les types d’aménagements, de la grande échelle des flux de circulation à la petite échelle des équipements de proximité, concourent à la construction de cet espace collectif. Quant au mobilier urbain, il présente la caractéristique intéressante d’être l’interface à taille humaine entre les personnes et le lieu qu’elles habitent. Leur taille anthropomorphe et familière fait des éléments de mobilier urbain un outil à même de favoriser la perception des grands enjeux de la planification urbaine ainsi que l’appropriation du domaine public par les citoyens. En démocratie, l’implantation d’éléments de mobilier urbain est soumise à des procédures de consultation auprès des citoyens constitués en groupes d’intérêts plus ou moins durables. Aux contraintes juridiques, financières et environnementales, aux exigences d’hygiène et de sécurité s’ajoute, pour les designers et architectes, l’obligation de négocier avec la société civile, ses attentes, ses besoins. Comment innover dans un tel contexte ? La question préoccupe non seulement les designers et urbanistes soucieux d’inscrire leur production dans le présent, mais encore les administrations publiques qui cherchent à investir dans des solutions susceptibles de construire une ville prête à relever les défis de l’avenir.

Pour répondre à cette question, la Ville de Genève et la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD-Genève) ont mené une recherche-projet en design d’octobre 2007 à novembre 2009. Le Département de sociologie de l’Université de Genève a été associé à ce projet financé par la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) de la Confédération. Intitulée UrbanMob New, cette recherche pluridisciplinaire a débouché sur la création de prototypes d’éléments de mobilier urbain installés dans divers quartiers du centre-ville à Genève durant l’été 2009.