Damian Fopp
La résidence au CERCCO d’octobre à décembre 2014 fut une expérience très enrichissante. Durant ces trois mois, qui ont passé à la vitesse de l’éclair, j’ai travaillé 4 jours par semaine dans l’atelier mis à ma disposition au Bd James-Fazy.
[...] Comme prévu dans un atelier de céramique, une grande partie de la formation est consacrée à la connaissance et à la maîtrise de porcelaine et des glaçures. Cependant, je tiens à souligner que cette résidence couvre un champ bien plus vaste que la seule céramique, et joue un rôle important en rassemblant des personnes avec des parcours extrêmement divers et, dans mon cas, j’ai aussi pu mieux comprendre ce qu’est la Suisse.
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Hella Berent
La mémoire innée de la matière m’a mise à l’épreuve. Endurance et durée, ces mots indéterminés, sont devenus les piliers dans la réalisation de la fugacité de l’image en fin de compte suspendue au mur. Après trois mois, l’univers de la subversion s’est ouvert de manière menaçante et l’illusion de l’unicité a déclenché l’énergie de voir une image « sans image ».
La question décisive pour moi, à ce stade, est de savoir si, après les processus de travail intensément physique, le « miroir » sera en mesure d’aborder un discours socio-contemporain.
La tension du processus de travail réside dans « l’au-delà de la ligne de contrôle », dans le champ de la réflexion et de l’expérience.
Dans le temps d’attente entre la fonte de la forme et la décision qu’elle était assez stable pour être mise à sécher en vue de la première cuisson, je travaillais en oppostition à l’abstraction géométrique dans la salle de terre humide, dans les monceaux ludiques de porcelaine en cube. Le jeu avec l’inconnu est devenu source d’inspiration, de colorations et de formes qui dansaient dans mon esprit, créant des vagues qui réfutaient les règles de la chimie et du feu.
J’ai passé trois mois à élaborer un concept géométrique en confrontation avec une inspiration libre. Au cœur e ce temps de travail particulièrement intense j’ai éprouvé la joie de voir s’offrir à moi une multitudes de possibilités inimaginables, déclenchées grâce à la résidence en studio. Ce fut une période merveilleuse et inoubliable.