Les objets en forme de siège situés dans l’espace se composent d’une membrane de plastique qui renferme de l‘air. Difficile de croire que les enveloppes qui entraînent dans leur sillage les plaques d’aluminium à l’apparence coupante, ne se déchirent pas. Au contraire, le métal traité à la peinture fonctionne comme élément unificateur. La transparence des coussins d’air identiques donne aux trois peintures l’apparence de secrets révélés. Les coussins flottent sur les motifs fluides tout en faisant office d’éléments porteurs. Les coussins d’air invitent à y prendre place. Un rivet de jeans pourrait toutefois percer leur épiderme délicat, un corps pourrait rompre leur équilibre fragile.

Flora Mottini décrit les Non-lieux. Les points d’entrée qui oscillent entre les destinations, les espaces que nous parcourons en transit. Il existe des lieux qui se recoupent quelle que soit leur situation géographique, dont les caractéristiques sont extensibles et transmissibles. 
Les sièges sont enfermés dans des capsules. L’installation organisée en parallèle devient elle-même une capsule: l’intérieur d’un avion, d’un train, une salle d’attente à la gare, la coque d’un navire. Les moyens de transport qui annihilent les frontières locales, qui rendent les lieux de résidence provisoires indéfinissables – en transit. Se remémorer ces jours d’itinérance apporte une note de nostalgie, si la circulation est limitée ou qu’elle est même interrompue. L’équilibre est fragile. (Nina Arnold).