« De l’intime à l’extime » interroge la possibilité d’un territoire domestique dialoguant avec des modes de vie contemporains en constantes mutation et accélération dans le contexte spécifique du logement étudiant. Cet atelier prend acte des profondes inégalités spatiales rencontrées par les étudiant·e·x·s durant les confinements à répétition, afin d’explorer les alternatives projectuelles ouvrant la possibilité d’un chez-soi.

Si le profil estudiantin a drastiquement évolué depuis les premiers campus européens, les habitations lui étant destinées s’articulent toujours autour d’une même organisation architecturale alliant une succession d’unités de vie identiques, des couloirs de distribution et quelques lieux de regroupement et de sociabilité. La transformation des sphères d’intimité confrontées au risque accru de l’intrusion des pressions sociales et rythmiques, renforcé depuis les confinements à répétition, mérite de nourrir une réflexion/expérimentation autour des qualités matérielles permettant ou prévenant l’accès au confort contemporain, variable, instable et subjectif.

De l’intimité jusqu’au public, l’espace domestique se divise en seuils de transition programmatiquement structurés et ancrés dans nos habitus. Protégeant l’espace privé et permettant une gradation de l’intimité sectorisée de la chambre à la rue en passant par le salon ou encore le couloir, ces lieux répondent (et perpétuent) des normes sociales occidentales de vivre ensemble qu’il est nécessaire de regarder non pas comme prérequis à la pensée du logement, mais comme une variable à questionner. Toute norme, qu’elle soit sociale, dimensionnelle ou constructive, définit une frontière de l’acceptable permettant de vivre ensemble, tout en étant porteuse de hiérarchie sociale nécessairement excluante pour celleux dont les corps ou les attributs ne répondent pas à ce corpus normatif. Il sera donc question de perpétuellement les interroger.