La séparation entre les espaces physiques et numériques est désormais obsolète, tant ils sont étroitement imbriqués, s’influençant et se transformant mutuellement de manière fluide. Nos vies sociales se déroulent à travers les médias, dans des espaces transmédias dont la conception et la régulation échappent à toute responsabilité clairement définie. En nous réunissant à travers ces multiples couches médiatiques, nous fusionnons des environnements et créons des possibilités d’échange significatif à l’échelle mondiale, tout en ouvrant la voie à de nouvelles formes de manipulation, d’inégalités et de concentration du pouvoir.
Internet a permis l’interaction sociale au sein d’espaces physiques autrefois déconnectés, tout comme autour d’actifs numériques, transformant le formatage de l’information en une mise en forme d’espaces transmédias inédits. En tant qu’architectes, nous avons une compréhension plurielle du domaine public, à la fois expérientielle, pratique et législative. Comment pouvons-nous contribuer à façonner ces nouveaux mondes transmédias en accord avec les valeurs d’ouverture, d’inclusivité, de durabilité et d’équité ?
Le “MAIA Graduate Show 2025” a invité les visiteurs à explorer comment l’architecture d’intérieur peut répondre aux mutations sociales, politiques, écologiques et technologiques par un design à la fois critique et imaginatif. Les projets de cette année examinent les croisements entre le soin, la visibilité, l’intimité, le rituel, la protestation et la cohabitation, remettant en question les normes architecturales traditionnelles et proposant des manières alternatives d’habiter l’espace, à travers une grande diversité d’échelles, de typologies, de lieux et de complexités.
Explorant une vaste gamme de thématiques et de formats, les projets ont réimaginé les environnements domestiques, les infrastructures publiques, les espaces sacrés et les vides urbains. Ils ont transformé les nappes en outils de connexion sociale, interrogé l’imaginaire architectural façonné par les médias, le cinéma et le tourisme, examiné les architectures de la protestation soulignant l’urgence critique et la créativité du groupe, utilisé l’analyse numérique pour aborder la disparition des glaciers, repensé la politique spatiale des logements haut de gamme à New Delhi, exploré la dimension sonore de la vie domestique à travers une étude de cas dans le logement social genevois, reconverti un site urbain abandonné en parc intergénérationnel où le jeu devient une activité inclusive, et requalifié l’un des toilettes publics les plus fréquentés de Hong Kong en un espace civique valorisant le soin, la dignité et la visibilité.