Le 04 décembre 2025, seront annoncés les noms des lauréat-e-x-s des prix Töpffer de la Bande-dessinée 2025, lors d'une cérémonie publique.
Remis par la Ville et le canton de Genève en fin d’année dans le cadre d’une vraie fête de la bande dessinée – entre cérémonie, expositions, rencontres, etc. –, les 3 prix mettent en avant tant des artistes reconnus internationalement que de jeunes auteur-e-s encore en étude, soulignant l’importance de l’évolution des carrières artistiques.
Ainsi, le Grand Prix 2025 a été attribué à Olivier Schrauwen, auteur de bande dessinée belge néerlandophone, vivant à Berlin.
Cette cérémonie sera aussi sera l'occasion de découvrir une exposition consacrée à son univers foisonnant, entre surréalisme et autofiction, imaginée et réalisée par les étudiant-e-x-s de 2e année du Bachelor Illustration, sous la direction de Linda Forestieri, Marie Saarbach, Charles Cuccu et Raphaël Widmer. Une mise en espace inédite autour de son univers singulier, nourri d’expérimentations graphiques et narratives, façonné au fil d’un parcours marqué par l’animation, la bande dessinée alternative et une approche profondément personnelle du récit.
Deux autres prix seront décernés lors de la soirée:
Le Prix Töpffer Genève, qui honore une personnalité genevoise reconnue de la bande-dessinée, récompensera l'une de ces personnalités :
- Alex Baladi et Dominique Ziegler pour Chacal Hebdo, (éditions Hoochie Coochie)
- Pascal Matthey pour Du pain blanc et du chocolat, (éditions L’employé du moi)
- Fabian Menor pour Iris (éditions Atrabile)
Le Prix Töpffer de la jeune bande dessinée qui récompense une nouvelle personnalité de la bande dessinée :
- Alissa Kumpf, pour Ctoïmo - Bachelor en Illustration à la HEAD – Genève et lauréate du prix Caran d’Ache en 2025.
Abordant la guerre en Ukraine à travers le prisme familial, Alissa Kumpf raconte dans Ctoïmo le quotidien entre son "ici" et le "là-bas" où vit sa famille. Les rapports humains, les gestes maladroits, la compassion et la tradition qu’on se construit pour garder espoir nourrissent ce récit tissé d’images symboliques et de poèmes en prose.Ctoïmo se glisse entre poésie et roman graphique, empruntant une forme narrative très aboutie et dénotant une grande singularité. Un récit intéressant et grave, adouci par un mode d’expression alternant entre modernité et motifs folkloriques. La forme, pleine d’inventivité, a été saluée par le jury, tout comme le style d’écriture très personnel.
- Chiara Pugliese, pour On pourrait dire que je suis un pervers narcissique… - Bachelor en Illustration à la HEAD – Genève et lauréate du Prix Pictogramme de l’AGPI.
On pourrait dire que je suis un pervers narcissique… déploie une mise en page audacieuse et des partis pris visuels aux choix radicaux. Avec puissance, avec fracas, Chiara Pugliese embarque le lecteur, qui devient témoin de ses traumatismes d’adolescence et de leurs répercussions sur sa vie de jeune femme. Le texte est fort, pesant, poignant, rythmé par des dessins sans compromis, tels des éclats de vie. Le récit transpire l’urgence, la fulgurance, et la nécessité de témoigner. L’autrice règle ses comptes avec les pervers dans un récit où tout s’entremêle et se déconstruit. Les couleurs saturées, les contrastes entre les images et le texte contribuent à la force de la narration. Le jury salue là un ouvrage bouleversant, qui se lit d’une traite et laisse planer l’image d’une jeune femme forte et courageuse.
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Timéa Wenger pour Je regarde dehors - a suivi l’ESBDI de 2023 à 2025, et 2nd prix du concours d’illustration du journal DécadréE.
Avec Je regarde dehors, Timéa Wenger évoque avec subtilité et tendresse la perte de mémoire de sa grand-maman atteinte d’Alzheimer. Le passé, égrené au fil des pages, amène l’autrice à se questionner sur son propre vécu. Je regarde dehors est, comme un mantra, une formule invitant à modifier son regard quand cela va mal, à lever les yeux pour s’extraire d’une situation douloureuse afin d’embrasser le champ des possibles.
D’une façon très innovante et aboutie, Timéa Wenger, en fine observatrice, joue avec le dessin. Son sens du rythme et son audace accompagnent joyeusement le déroulé des planches, et sa créativité fleurit à travers ses multiples trouvailles formelles. Passant avec aisance d’un style à l’autre au fil des pages, elle montre dans cet ouvrage une maîtrise du récit, un savoir-faire graphique et une finesse d’humour qui ont conquis le jury.
Rendez-vous le 04 décembre 2025 sur le Campus HEAD !
Toutes les informations sur le site du Prix Töpffer.