Omar Amorim-Esenli: Boutique Point-Rouge Plainpalais, rue de Carouge 47
Omar met en exergue les analogies phares de ses origines turques et brésiliennes. Les concordances qu’il a soulevées s’étendent du sport au folklore et à la vie de tous les jours. Le parallèle le plus fort dans son projet est celui entre le marchand de tapis et le vendeur de paréos sur les plages de Copacabana. Tous deux, pouvant être considérés comme des parias de la société ont été sublimés. Il paraissait important pour Omar de relever la noblesse de leur quête essentielle pour subvenir à leurs besoins. Il rend ainsi hommage aux vendeurs des plages de Rio qu’il a interviewé et photographié.
Yumi Ferretti: Boutique Point-Rouge Plainpalais, rue de Carouge 47
Le travail de Yumi est basé sur un mouvement artistique fondé dans les années 30 au Brésil dans le but de créer un art authentiquement brésilien en « dévorant » toutes les cultures qui composent le pays. La silhouette est de fait un hybride entre ses origines nippo-brésiliennes et veut exprimer, sous forme de design, les émotions contrastées qui la lient à elles par rapport au lieu où elle vit désormais, la Suisse. L’ensemble du look a un aspect monumental, le volume encombrant de la veste, l’effet noué et serré représentent l’inconfort d’être un étranger, de l’exaltation à la distorsion qui composent l’imaginaire collectif des lieux considérés comme exotiques. Yumi a exploré, à l’aide de ses souvenirs d’enfance, la richesse de
la culture et des paysages qui lient ces deux nations. Jouant avec des éléments qui peuvent être considérés comme des « clichés », tels que le kimono et les maillots de bain, Yumi utilise leur pouvoir symbolique pour se dédramatiser et adopter une vision ironique d’elle-même.
Lucas Moretti: Boutique Point-Rouge Eaux-Vives, rue des Cordiers 4
Lucas a voulu retraduire une période de sa vie dans laquelle il a été contraint de fonder sa propre culture, une culture qui l’accepterait en dépit de son identité. Son projet est le reflet de ses sentiments et de ses réflexions, et il y fait état d’une période de sa vie. En réalité, ce projet est une grande invitation à l’introspection, une invitation à la sensibilité. Le point central
de son projet était de retraduire ces notions de dégradation, de rongement, mais aussi de mettre en avant l’idée du temps qui passe et qui marque. Lucas a beaucoup travaillé sur le vestiaire masculin, notion de virilité, comme image que l’on utilise pour se cacher. Il a travaillé sur ses origines familiales en s’attaquant au tapis berbère, symbole de ses racines algériennes mais aussi du poids de cette origine sur sa personne. Le travail de Lucas est un mélange subtil entre douleur et douceur.