Fabrice Gygi, diplômé de la HEAD et enseignant au Département des Arts visuels, est l’un des artistes suisses majeurs de sa génération. Depuis plus de trente ans, il explore l’ambivalence des artefacts qu’il produits – entre objets fonctionnels et œuvres d’art. Cette ambiguïté orchestrée permet à l’artiste de s’affranchir d’une société normative obéissant à des logiques de pouvoir.
Fabrice Gygi se fait d’abord connaître, dès la fin des années 1980, par des gravures et des performances dans lesquelles il explore les limites de son propre corps. Porté initialement vers la sphère intime, il élargit ensuite progressivement son horizon à la société dans son ensemble. L’artiste cherche à pointer les mécanismes autoritaires de l’environnement quotidien dans leurs aspects à la fois triviaux et pervers. Afin de questionner l’ordre réel des choses, il développe, dès les années 1990, un travail de structures sculpturales faites de bâche, d’acier, de bois et de tubes qui sous-tendent une forme de violence, de répression ou de menace.
Fabrice Gygi se consacre depuis 2010 à la recherche de lignes abstraites et pures. Il a produit des bijoux, dont les formes géométriques élémentaires composant des microarchitectures se sont transformées en sculptures et en bas-reliefs, notamment réalisés en acier Corten. Cette exploration de l’abstraction géométrique se poursuit par la création, depuis 2018, d’aquarelles de grand format dans une gamme chromatique restreinte. À nouveau s’y joue un rapport tendu entre le matériau, son emploi rigoureux et contrôlé ainsi que le motif sériel.
Fabrice Gygi a représenté la Suisse aux Biennales du Caire (1996), de São Paulo (2002) et de Venise (2009). Ses principales expositions institutionnelles se sont tenues au Magasin à Grenoble (2000), au MAMCO à Genève (2004), au Kunstmuseum St. Gallen (2005), à l’Orange County Museum of Art à Newport Beach (2005), à l’Istituto Svizzero di Roma (2010) et au Centre culturel suisse de Paris (2013).
Son travail a été présenté au sein de grandes expositions collectives internationales comprenant la Kunsthalle Bern (1996), le Kunsthaus Bregenz (2000), la 25e Biennale de Ljubljana (2003), le Museo Nacional Reina Sofía (2003), le Museum Ludwig (2005), le Musée d’Art Contemporain de Lyon (2007), le Palais de Tokyo (2011), le Swiss Institute New York (2015), le Kunsthaus Zurich (2015), le Migros Museum (2016), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2017), le Musée Tinguely (2017), le Kunstmuseum Olten (2018) et la Fondation CAB, Bruxelles (2019).
L’artiste a été lauréat de nombreuses récompenses parmi lesquelles la Bourse Lissignol-Chevalier, Genève (1995), le 2ème Prix de la Biennale du Caire (1996), la Bourse fédérale, Berne (en 1996, 1997, 1998), le Prix de la Société suisse de gravure, Zurich (2001), le 1er Prix de la Ville du Locle (2004) et le Prix du quARTier des Bains, Genève (2007).