Le seul frein à l’impression perpétuelle est l’entropie du matériel. Une imprimante jet d’encre HP DesignJet 500 mise à nu, démontée, montre sa nature intérieure, fragile, faite de moteurs, de câbles et de parties mécaniques. Les fonctions primaires sont inversées. La machine ne produit pas une seule page à la fois, mais un flou d’impression sur une surface en boucle, créant ainsi un écran en mouvement de 8 m2. Le système de gestion du papier, les capteurs, et les cartouches ont été hackées par un travail qui défie le processus industriel. Un algorithme alimente son geste, minimal et réduit à l’essentiel: une ligne horizontale. Le bruit devient ligne, la ligne devient son, le temps les transforme en musique concrète. Le signe fragmenté, s’imprime sans pause, se surimprime, et génère une composition aléatoire en perpétuelle mutation.
Le dispositif d’exposition, un grand système modulaire en métal, sert à la fois de structure de soutien à la pièce centrale « Perpetual Printing », et d’archive, de lieu de partage des différentes expérimentations que le Centre a mené. Parmi les écrans démontés, les vis, les publications, les échantillons de couleur, des projets d’étudiant-e-s, racontent deux ans d’activité du CfFP.