PROGRAMME DE LA CONFERENCE
16h00
Mot de bienvenue par Alexia Mathieu, Responsable du Master Media Design
16h00 – 16h30
Alexandre Monnin, Inheriting infrastructures and shutting down innovations: steps towards a livable future with The Closings Worlds Initiative
Née au carrefour de l'art contemporain, du design, de l'ethnographie, de l'ingénierie ou de la philosophie, l’initiative Closing Worlds mélange l'ethnographie des PDG et des cadres supérieurs confrontés à l'irruption de l'Anthropocène dans leurs organisations avec la conception de nouveaux leviers destinés à aider, à rediriger (" désaffecter "et réaffecter) des éléments hérités non durables tels que nos infrastructures actuelles, notre (nos) technologie (s), nos organisations, nos modèles commerciaux, etc. En plus d'hériter et de réorienter, l’idée d'arrêter des innovations encore à naître et douteuses (alias innovation ) est également fortement conseillé. Nous présenterons certaines de nos propositions telles que la récupération et la planification de l'obsolescence, la conception de biens communs négatifs, la «déstauration» de l'innovation via l'ANT sombre, l'optimisation des pertes financières des organisations jusqu'à leur fermeture, le démantèlement des infrastructures grâce à la conception inverse ou l'octroi de droits légaux aux objets.
16h30 – 17h00
Xandra Van Der Eijk, The landscape of unintended consequences
Les scientifiques qui poussent à nommer l'ère actuelle l'Anthropocène, affirment qu'il s'agit d'un âge unique et sans précédent dans l'histoire notre Terre. Décrivant d'abord et avant tout comment l'espèce humaine est devenue une force géologique, le terme Anthropocène tel qu'il a été inventé par le chimiste atmosphérique Paul Crutzen prend la fabrication de composés chimiques dangereux, les changements d'affectation des terres, la déforestation et la combustion de fossiles sont les raisons que les humains surpassent et dominent les processus naturels. Cette définition alimente la pensée selon laquelle les humains sont capables de créer des changements à grande échelle et conduit à penser que la technologie inventée par l'homme sera en mesure de trouver des solutions aux problèmes planétaires. Pourtant, si l'Anthropocène est vraiment valable, il nous enseigne en fait que l'applicabilité et l'efficacité à grande échelle de nos technologies ont créé plus de problèmes que de solutions. Pouvons-nous vraiment concevoir l'avenir? Devrions-nous le vouloir?
17h00 – 17h30
Irene Stracuzzi, The Legal Status of Ice
Le différend frontalier actuel sur l'océan Arctique ne concerne pas seulement les structures de pouvoir géopolitiques mais pose une question plus ontologique sur le droit de l'homme à déclarer sa souveraineté au moyen d'une ligne mince. En retraçant l'histoire de la cartographie et en la déployant dans le contexte arctique, l'installation The Legal Status of Ice apporte un éclairage nouveau sur l'origine du différend et réfléchit à l'importance de cartographier et de visualiser sa complexité. Irene Stracuzzi (née en 1992, Italie) est une graphiste travaillant sur des commissions dans les domaines du design d'information, du design éditorial et du design d'identité visuelle, tout en développant des projets de recherche indépendants. Avec un intérêt pour la géopolitique, les sciences de la terre et la cartographie, son travail étudie comment transformer des données scientifiques abstraites et des sujets journalistiques complexes en formats visuels qui permettent une compréhension plus facile de l'information.
17h30 – 17h45
PAUSE
17h45 – 18h15
Gaulthier Roussilhe, Framing digital practices into planetary limits
L'industrie numérique a évolué au cours du 20e siècle et au début du 21e siècle avec un discours incarnant deux concepts: la dématérialisation et le village planétaire. Aujourd'hui, nous pouvons démontrer que ces deux concepts sont pour la plupart invalides et doivent être contestés. Cette conférence présentera les impacts environnementaux de l'industrie numérique en 2019 et les comparera avec les objectifs de transition. Deuxièmement, plusieurs pratiques numériques durables seront présentées et expliquées afin de montrer comment nous pouvons éloigner les pratiques numériques de leurs origines non durables.
18h15 – 18h45
Vanessa Lorenzo, Hybrid(s)
Hybrid (s) est une contribution sur les écologies des médias hybrides, les futurs spéculatifs et les centres plus qu'humains conception. La session passera par différentes étapes d'une approche diffractive, non orientée vers des solutions liées à
une pratique spéculative et critique. Les exemples sont entrelacés avec des expériences pratiques dans le domaine du DIY-biologie, des recherches de terrain, des prototypages rapides et des nouveaux assemblages de médias avec principalement des technologies open source. Ce processus est un assemblage de méthodologies pour concevoir des dispositifs de rêves qui nous plongeraient dans un monde habité par une multiplicité d'agents (auxquelles nous sommes si intimement interdépendant). Cela nécessite la collaboration avec d'autres institutions et praticiens tels que laboratoires scientifiques, programmes de recherche en art et science, bio hackerspaces, fablabs, etc. Cette recherche est basée sur la pratique d’un processus qui vise à explorer une méthodologie de design au-delà de l’humain. De même, cela nécessite une pensée écologique émanant d’un point de vue au delà de l’humain (une notion qui provient des lignes de front du féminisme).
18h45 – 19h00
Nicolas Nova, Documenting the Alpine Technosphere
Les débats actuels sur l'Anthropocène et la crise environnementale ont récemment mis en évidence comment la "nature", la culture humaine et les technologies numériques semblent se combiner de manière de plus en plus déroutante, alors que les animaux, les plantes, les géologies et le paysage et les machines s'hybrident de plus en plus. Cet exposé décrira la création d’un workshop que nous mettons en place avec des étudiants en Master Media Design, un workshop qui consistera à documenter cette technosphère hybride dans le cadre de la vallée de Chamonix, dans les Alpes françaises. Plutôt que de dénoncer la présence d'objets techniques dans un environnement souvent considéré comme «naturel», je soutiendrai que saisir cette hybridation de technologies de dimensions différentes met en lumière des enjeux primordiaux dans notre rapport à l'environnement.