Le mudac s'attache à l'idée de la rencontre et du roman de gare, en mettant l’individu au coeur de son exposition. Lieu incontournable des retrouvailles, des départs, des rencontres fortuites, la gare et le train sont des espaces de vie propices à l’imaginaire. Cette union entre la réalité et la fiction est au centre de l'histoire racontée par l'exposition.
Rencontrons-nous à la gare est ponctuée d’objets issus du champ du design mais aussi de l’art contemporain, et prolongée par les images en mouvement de la publicité et des clips musicaux. Les documents d’archives CFF côtoient ainsi des oeuvres de design contemporain à l’image de la Train Crash Table de Studio Job, des affiches réalisées par Nan Goldin et Salvador Dali pour la SNCF, de la photographie, des jeux de plateau et des oeuvres d’artistes comme Christian Boltanski, Sophie Calle, Marina Abramovic, César, JR ou Takis.

Dans le but de faire dialoguer la matérialité des objets avec une composante fictionnelle, un roman de gare contemporain accompagne l’exposition. Publié par les Editions Zoé, l’ouvrage Terre-des-Fins a été écrit par trois auteur-es confirmé-es : Bruno Pellegrino, Aude Seigne, Daniel Vuataz. En écho, l’exposition propose de devenir,
le temps de la visite, le personnage du roman auquel il désirerait s’identifier. La scénographie est conçue par le département d’Architecture d’intérieur.  Le nouvel espace d’exposition du mudac devient un « décor de cinéma » accueillant les visiteur-euses dans une ville minière hypothétique qui rappelle celle du roman, et les invite à devenir les héros et héroïnes de leur propre scénario de rencontre. 

Une scénographie
imaginée par la HEAD-Genève La scénographie de l’exposition inaugurale du mudac TRAIN ZUG TRENO TREN.

Rencontrons-nous à la gare est conçue par Youri Kravtchenko (Architecte et Chargé de cours au sein du département d’Architecture d’intérieur de la HEAD-Genève), assisté par
Camille Bagnoud (architecte et assistante HES au sein du département d’Architecture d’intérieur de la HEAD-Genève).
En tant qu’institution publique, le mudac a souhaité renforcer ses liens avec les hautes écoles et collaborer avec des étudiant-es en formation afin de leur apporter un premier cas concret. Pour ce faire, le projet de scénographie pour l’exposition inaugurale a été introduit dans le programme de cours du semestre d’automne 2020 du département d’Architecture d’intérieur de la HEAD-Genève dirigé par Javier Fernandez Contreras.

Le roman de gare Terre-des-Fins (cf. page 6) a constitué une base de réflexion pour cette scénographie. Dans une approche interdisciplinaire, les trois auteur-es, Bruno Pellegrino, Daniel Vuattaz et Aude Seigne, ont pris part aux différentes sessions de travail avec les étudiant-es de la HEAD-Genève et le mudac. Ces échanges ont permis d’affiner une scénographie ayant pour objectif de rendre compte du lien entre l’exposition inaugurale et le roman de gare. Sur les huit projets proposés par les étudiant-es, celui de Shana Bennett et Gaïane Legendre a été choisi, puis retravaillé par Youri Kravtchenko, afin de l’adapter
aux besoins d’un musée et aux normes de sécurité et de conservation des œuvre présentées. Cette scénographie, imaginée comme un « décor de cinéma », participe à une immersion des visiteur-euses dans une ville minière hypothétique rappelantcelle du récit, grâce à la prédominance de la brique rouge. La mise en scène, au même
titre que le roman, permet de créer des connexions entre des œuvres qui ne sont pas forcément des objets de design, mais qui favorisent la thématique principale de l’exposition du mudac : la rencontre.