Mbaye Diop
© HEAD – Genève, Michel Giesbrecht
Mbaye Diop
© HEAD – Genève, Michel Giesbrecht
Mbaye Diop
© HEAD – Genève, Michel Giesbrecht
Mbaye Diop
© © HEAD - Genève, Michel Giesbrecht
Mbaye Diop
© © HEAD - Genève, Michel Giesbrecht
Mbaye Diop
© Mbaye Diop

PIROGUE

June 2021

La construction d’une épave de pirogue dans le hall du bâtiment du Boulevard Helvétique a pour ambition de bâtir sur les ruines de l’émigration un espace convivial ; une installation évolutive logée dans le hall d’entrée de cette institution qu’est la HEAD.

Dans cette installation, la pirogue comme moyen de transport symbolise une certaine fragilité renvoyant à notre existence humaine, notre condition en tant qu’être exposé, soumis à toutes sortes d’influences extérieures susceptibles de bouleverser notre existence.

Il ne s’agit pas d’un objet de recueillement suite à une situation désastreuse mais plutôt un espace qui accueille des individus, des sensibilités différentes dans la communion et le partage. Cette sculpture évolutive donne aux étudiant·e·x·s la possibilité de se l’approprier: je la vois comme un « arbre à palabre » où tout le monde s’y retrouve pour réfléchir sur les différentes interpellations sociales auxquelles nous devons trouver des réponses en vue d’améliorer notre manière de vivre en commun.

Sous l’initiative de Mbaye Diop, étudiant Workmaster, avec Matthias Paulus

Originaire de Saint-Louis du Sénégal, une ville de pêcheur, la présence des pirogues rythment le décor. Depuis les années 2000, ces pirogues utilisées pour la pêche sont aussi devenues des moyens de transports clandestins très précaires et dangereux pour regagner les côtes européennes. Ainsi des milliers de personnes ont péri dans l’Atlantique, sans empêcher que cette mésaventure continue.

La question de l’émigration est au cœur de ma pratique artistique aujourd’hui. Cette problématique soulevée n’est en rien une approche dénonciatrice ou de culpabilité́ mais un constat pour inviter les gens à mieux réfléchir sur ce sujet. Artiste émigré, certes ayant regagné l’Europe dans des conditions légales, beaucoup de mes confrères n’ont pas eu la même chance que moi. Si certains prennent le désert du Sahara à pied pour atteindre les côtes libyennes, marocaines, algériennes... dans des conditions inhumaines de traversée, d’autres par contre affrontent les dangers de l’Atlantique à bord d’une pirogue pour regagner les côtes espagnoles dans l’espoir de trouver un salut perdu dans leur pays d’origine.

Mbaye Diop

 

View all of the school's projects