Depuis 2022, la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe), la Fondation Pavillon Sicli (FPS) et le Centre interdisciplinaire de la HES-SO Genève pour la transition des villes et des territoires (CITÉ) s’interrogent conjointement sur les modalités contemporaines d’émergence d’un « faire commun » à l’échelle locale qu’est le quartier. Dans un contexte de raidissement des conditions d’existence au sein des milieux urbains, il s’agit là, pour les deux structures, d’explorer, à travers l’observation et l’implémentation d’expériences concrètes, les possibilités d’offrir à tous et toutes d’expérimenter un rapport positif à son lieu de vie et par là, de générer les conditions propices à l’émergence et au renforcement des réseaux de sociabilité. 

Dans ce cadre, la FASe, CITÉ et la FPS s’associent en 2025-26 pour porter le projet « Pavillon Simone Weil » (PSW) de l’artiste Thomas Hirshhorn. Logé en plein cœur des bouleversements que traverse actuellement le quartier Praille-Acacias-Vernets, le projet, qui participe de la démarche « Présence/Production » développée par Thomas Hirshhorn depuis plus de 20 ans, propose d’occuper le grand dôme du Pavillon Sicli, ainsi que son parvis entre avril et juin 2026, afin d’y installer une œuvre collective, précaire et éphémère. Invité·e·s à participer à cette vaste rencontre, les acteur·rice·s de terrain (maisons de quartiers, associations locales d’aide d’urgence et alimentaire, etc.) sont étroitement associé·e·s au processus de co-construction de l’œuvre, depuis la conception jusqu’à la réalisation. Le projet propose ainsi de redéfinir les lignes entre art, engagement social et quartier, et plus largement d’envisager d’autres manières de faire société. 

Dans ce contexte, la FASe entend tirer profit de la tenue du projet PSW afin de nourrir la réflexion commune. Pour ce faire, elle souhaite que le projet PSW soit accompagné d’une étude académique visant à prendre la mesure des effets produits par ce type de démarche artistique dans le champ social : Quelles configurations sociales et relationnelles sont produites par un tel projet et en quoi peuvent-elles être intéressantes du point de vue du travail social ? Qu’est-ce que le champ du travail social peut-il apprendre et retenir d’un tel projet en termes de participation des publics ? En quoi un tel projet favorise-t-il, ou pas, un sentiment d’appartenance à un lieu, à un quartier ? En quoi permet-il de faire émerger ou de renforcer des réseaux de sociabilité ?