Ma collection est issue de souvenirs des messes catholiques, ravivés par des films, revécus en enquêtant sur le terrain. Je souhaite retrouver une sortie d’office avec des femmes toutes différentes (âges, cultures, conditions, allures…). Comme une histoire que je me raconte, j’invente des personnages que je fais évoluer. Dans une folie, une divagation, ces créatures fantasmées s’imprègnent de l’environnement religieux au point de devenir elles-mêmes des saintes, des statues, des vierges. Je réinterprète des pièces raisonnables, ringardes et gauches, illustrations parfaites du terme « endimanché », en les associant aux drapés des habits liturgiques ou des voiles de la vierge. Les codes vestimentaires vieillissants deviennent séduisants. Quand le corps est totalement tu, le vêtement s’ajuste, se cintre, se fend.
Mon imaginaire religieux transparaît dans les matières précieuses telles que les moires, les velours et les dentelles, tandis que les objets en verre, les missels et les voiles deviennent accessoires. Petit à petit, la religion perd son poids. J’en bannis tous les signes, jusque dans mes imprimés de prières où le Seigneur se perd parmi les fidèles : Catherine. Monique. Jésus. Marie. Isabelle.