Amelia disparut le 2 juillet 1937. Elle volait en solitaire au dessus de l’océan et, à un moment donné, elle disparut. Un baptême de l’air bon marché au-dessus de Los Angeles l’avait décidée à apprendre à voler par elle-même. Quand le moment fut venu, elle s’envola discrètement.Quelques années plus tard, Pauline disparut, elle aussi.
Fatiguée du monde, elle s’était mise à l’écart en quête de moyens pour guérir. En tant qu’accordéoniste, elle avait l’habitude d’écouter le rythme d’un organe en respiration. Elle décida de rassembler ses paires afin d’accorder leurs poumons et méditer. Et quand le moment fut venu, elles s’envolèrent discrètement. S’apprendre à voler est une façon d’harmoniser sa respiration avec celle des autres, de permettre aux voix de résonner ensemble. Une fois que nous y parvenons, le bruit de la respiration en groupe sonne comme un avion au décollage. Une fois que nous y parvenons, nos respirations synchronisées, entrelacées, ensemble nous sommes prêt.e.s à nous envoler.
Mais voler ne vient pas si facilement, il faut apprendre à saisir l’envol, le pratiquer et le répéter encore et encore. Il s’agit de s’engager au sein d’un souffle plus large.
Prêteriez-vous votre respiration, une fonction vitale comme celle du sang qui circule, à un exercice collectif? Feriez-vous confiance et vous joindriez-vous à la conspiration?
Traduit de l’anglais et écrit en pensant à Amelia Earhart et Pauline Oliveros.