Cette étude interdisciplinaire explore le monde fascinant des insectes pour nous aider à concevoir des villes plus respectueuses de l’environnement et mieux adaptées aux changements climatiques. En d’autres termes, elle représente un outil pour la promotion de la biodiversité en milieu urbain. En Europe et en Suisse, selon les scientifiques, les deux principales causes du déclin des insectes sont : la fragmentation (destruction) des habitats et l’utilisation de produits phytosanitaires. Heureusement, des efforts sont déployés pour protéger la biodiversité. À Genève, cette préoccupation se traduit dans la Stratégie Biodiversité 2030. Ce projet s’inscrit dans cette stratégie novatrice en se concentrant sur une famille d’insectes : les syrphes.

Les populations de cette petite « mouche » peuvent aider à mieux comprendre comment la fragmentation d’un habitat affecte leurs survies et celles d’autres organismes vivants. Après une identification des espèces de syrphes capturées dans plusieurs communes genevoises, ce projet pourra proposer une carte d’un nouveau genre : présenter à la fois aux scientifiques et aux décideur.euse.s politiques des aménagements potentiels pour favoriser la biodiversité urbaine et offrir aux citoyens Genevois.es la possibilité d’entrer en « communication » avec cette famille sous la forme d’un jeu interactif à l’échelle du Grand Genève. Le projet EBEDU est l’un des quatre lauréats de l’appel à projet « Territoire en recherche » financé par CITÉ, Centre interdisciplinaire pour la transition des villes et territoires de la HES-SO Genève.

L’équipe composée de chercheur.euse.s en design, en théâtre et en sciences naturelle travaille de façon transversale depuis plus d’une année pour échanger sur leur méthode de recherche, partager leurs protocoles expérimentaux. Notre objectif commun est d’aboutir aux partages de nos résultats sur un site internet unique qui ne serait pas compartimenter entre nos disciplines mais qui agencerait de façon spatialisée à partir de la carte du territoire : les analyses des syrphes en milieu urbain, les hypothèses de connectivité des espaces à l’échelle des insectes et les recommandations d’aménagement urbains souhaitables pour favoriser leur survie avec des contenus artistiques visualiser en ligne, à mettre en pratique lors d’ateliers au sein des communes partenaires  ou à expérimenter seul ou en groupe pour mieux appréhender cette espèce.  

Cette valorisation des travaux de recherche est un objet de relation au grand public sur le Grand Genève essentiel dans la communication et la compréhension de notre projet sur les Syrphes.   

Dans le cadre de notre projet autour des Syrphes, nous avons collaboré avec l’artiste Florence Widmer Garcia (Superpapier), dont la pratique du papier explore une grande diversité de textures et de couleurs. Son approche fantaisiste mais rigoureuse a permis la création d’une boîte graphique ludique pour composer des Syrphes imaginaires, basée sur les proportions et anatomies exactes. Ce travail fonde notre identité visuelle, utilisée dans nos présentations, notre site web, et les futurs ateliers publics dans les communes partenaires du Grand Genève.

Nous souhaitons valoriser cette recherche en ligne à travers un site web accessible à toustes, mêlant données scientifiques et approches artistiques. Aux cartographies développées par les équipes de l’HEPIA – qui révèlent la répartition des Syrphes et leur interaction avec différents types de zones urbaines – s’ajoutera une carte artistique composée de vidéos chorégraphiques. Ces vidéos, inspirées des comportements des Syrphes (vol, mimétisme, relation aux fleurs…), seront filmées sur les lieux d’installation des tentes Malaise utilisées pour la collecte scientifique, créant un lien direct entre science et art.

Le site web, conçu avec la designer Sha Chalas, invitera chacun·e à rejouer ces performances chez soi, dans un jardin, un parc ou sur un balcon. Il s’agira de proposer des "chorégraphies du minuscule", une manière sensible de rencontrer le monde des insectes. Cette approche collaborative entre artistes et scientifiques, enrichie par des workshops et séminaires communs, vise à articuler rigueur scientifique et expérience poétique pour parler différemment de la biodiversité du Grand Genève.