Actualité de la Recherche: Conférence de Claire de Ribaupierre

mercredi 8 mars 2017
à 12h15
HEAD, Bd Helvétique 9

Dans le cadre du séminaire Actualité de la recherche, organisé conjointement par le Département d’histoire de l’art de l’Université de Genève et la HEAD – Genève, aura lieu la conférence
Pratiques de l’improvisation : théâtre et performance avec Claire de la Ribaupierre, Haute école des arts de la scène Lausanne 

L’improvisation est une notion qui intéresse aussi bien les sciences humaines que les arts vivants : en effet sociologues, psychologues et anthropologues en tirent parti aujourd’hui pour étudier la vie quotidienne, les principes d’interaction et de collaboration dans les pratiques ordinaires, les mouvements sociaux ou les conversations et saisir ce qu’elle révèle sur les plans cognitif, comportemental et interactionnel. Dans les arts vivants, on recourt à l’improvisation aussi bien en musique (en jazz notamment), qu’en danse, théâtre, performance ou cinéma. 

L’improvisation constitue à la fois une disposition, un état d’esprit qui échappe à l’écriture, à la prévisibilité, au résultat, voire à l’œuvre elle-même, bref une qualité d’attention, mais aussi une technique, une préparation, une série d’outils et de compétences qui permettent d’agir, de négocier, de prêter attention à l’autre, à l’espace et au temps. 
Les artistes qui s’appuient sur l’improvisation comme mode de création produisent des œuvres dont l’esthétique met en évidence le caractère d’expérimentation, de fluidité, de fragilité et qui sont étroitement liées à leur contexte de production et de réception. La place de l’interprète devient celle du créateur à l’écoute, en réactivité, dans une présence augmentée. 

M’appuyant sur des auteurs comme Richard Schechner, Erving Goffman, Tim Ingold, Michel de Certeau, Richard Sennett ou Basile Doganis, j’examinerai d’une part une performance directement liée à ma pratique de dramaturge, Les Héros de la pensée, et d’autre part un projet de recherche portant sur l’improvisation. 

Docteur ès lettres de l’Université de Lausanne et dramaturge, Claire de Ribaupierre enseigne la méthodologie et l’anthropologie dans le cadre des bachelors théâtre, danse et du master mise en scène à la Haute école des arts de la scène. Elle a également été enseignant-chercheur à l’Université de Lausanne, à l’École cantonale d’art du Valais, à la Haute école d’art et de design Genève. Ses domaines de recherche sont l’anthropologie, l’image et les arts vivants contemporains. Elle est l’auteur d’un livre intitulé Le roman généalogique. Claude Simon et Georges Perec (La Part de l’Œil, 2002) et elle a dirigé de nombreux ouvrages collectifs sur la question du deuil et du fantôme, dont notamment Le corps évanoui, les images subites (Hazan, 1999),  La figure de l’idiot (Leo Scheer, 2004) et L’anecdote (JRP, 2007). 
Elle a organisé plusieurs rencontres dans des lieux d’art (Fresnoy, Centre Pompidou, St Gervais, Kunsthalle St Gall, Arsenic) qui ont réuni artistes, philosophes, anthropologues autour de questions spécifiques portant notamment sur l’anecdote, les archives, l’accident. 

Elle a mené plusieurs projets de recherche soutenus par le FNS : sur l’identité de l’artiste dans un contexte périurbain (2001), sur la question de l’accident et de l’avalanche (2006-2008), sur les archives dans l’art contemporain (2008-2010) et sur les processus d’improvisation (2013-2015). Depuis 2003, elle est dramaturge de Massimo Furlan, artiste et metteur en scène. Dans ce cadre, elle développe une réflexion sur la pensée dans l’image et le geste, la place du récit et de la transmission. 

Actualité de la Recherche: Programme semestre de printemps 
 

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Oscar Gomez-Mata et Claire de Ribaupierre, atelier organisé dans le cadre du projet de recherche Processus d’improvisation, 2015.
© Laurent Valdès