« Fucking Tech! Design des sexualités machiniques à l’ère des sexbots»
© HEAD – Genève

Fucking Tech ! Design des sexualités machiniques à l’ère des sexbots

October 2024 to September 2027

Institution requérante: HEAD – Genève
Requérant et co-requérant de projet: Anthony Masure, Saul Pandelakis
Equipe de projet: NN
Financement: Centre Maurice Chalumeau en Sciences des sexualités de l'Université de Genève (CMCSS) 
Co-financement: HEAD – Genève (HES-SO)

Ce projet de recherche-création examine les enjeux politiques et esthétiques des sexbots (robots pour le sexe) afin de tendre vers un « design des sexualités machiniques » non normatif. Parce qu’il est conçu comme une figure subalterne, le robot est souvent féminisé et donc hanté par des représentations potentiellement sexistes, hétéro-normatives, racistes et validistes. Face à ces imaginaires étriqués et discriminants, il s’agit de cesser d’être ébloui par « les technologies » et « les futurs » qu’elles sous-tendent pour épouser une perspective critique sur de possibles alliances natureculture (D. J. Haraway) au cœur des sexualités humaines.

La réalisation effective des sexbots par le design et la technologie est incertaine : son temps, son souffle, son langage restent à inventer. Comment approcher l’arrivée de ces objets plus ou moins nouveaux comme un phénomène industriel ? Que nous apprend cette typologie d’objets sur les relations sexuelles médiées (voire prises en charge) par les technologies ? Quels nouveaux récits peuvent inventer les designers pour des sexualités dépassant l’opposition nature/technologie ? Face aux imaginaires informatiques éminemment genrés, est-il possible de penser des futurs numériques des sexualités ne reconduisant pas des formes traditionnelles d’oppression ? 

Pour soutenir telle ambition, ce projet, porté par deux enseignants-chercheurs en design, s’appuie sur l’étude de documents de la collection Michel Froidevaux et d’un corpus de fictions audiovisuelles, textuelles et vidéoludiques, complétée de visites d’usines spécialisées. Au carrefour des feminist, queer et software studies, il adopte une méthode de recherche-création (tournée vers la pratique) avec la production en open access de cartographies analytiques, de fictions texte et audio et d’illustrations. 

Les sexbots ne sont pas une question « futuriste », quand bien même leur réalisation se situe dans un futur plus ou moins distant. Ce projet propose de mobiliser les sexbots dans le temps présent pour penser de manière révolutionnaire nos sexualités, appareillées depuis longtemps et encore à réinventer.

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