Le chanvre (Cannabis sativa L.) est utilisé par l’humanité pour ses différentes propriétés (fibres, chènevis, vertus médicinales) depuis des millénaires. Cette plante a été propagée à travers le monde au gré des différentes migrations humaines.
De la fin du Moyen-Âge jusqu’au début de l’époque contemporaine, le chanvre était un produit hautement stratégique pour sa fibre, notamment pour la confection des cordages et voiles nécessaires aux navires qui permirent la conquête des océans et des nouveaux continents.
A partir du 18e siècle, l’apparition de nouvelles technologies (charbon, industrie du coton puis de la pétrochimie) entraine le déclin de l’industrie chanvrière. Au cours du 20ème siècle, la production de chanvre est rendue illégale sur la majeure partie de la planète.
Aujourd’hui, le chanvre est à nouveau cultivé à travers le monde pour sa fibre.
Par ailleurs, une vingtaine de pays a légalisé son utilisation à des fins médicales et deux l’ont légalisé à des fins récréatives. Il s’agit dans ce cas de cannabis à haute teneur en THC, le cannabinoïde (molécule produite par la plante de chanvre) psychotrope que l’on retrouve dans les fleurs de chanvre.
Un nouveau marché est apparu à partir de 2015 avec le développement de variétés à haute teneur en CBD (un autre cannabinoïde NON psychotrope) et faible teneur en THC. Ces plantes ont de nombreuses vertus médicinales mais n’ont pas d’effets psychoactifs connus.
La Suisse est un des acteurs mondiaux majeur de ce secteur grâce à une législation adaptée permettant la culture de chanvre contenant jusqu’à 1% de THC et sans limite de CBD.
Au sein du laboratoire Plantes & Pathogènes, nous travaillons sur différents projets ayant traits à ces variétés légales en Suisse.
Nous travaillons à l’élaboration d’une méthode de multiplication d’explants in vitro. Cette méthode, communément utilisée dans l’horticulture, permet de produire en conditions stériles de jeunes plants identiques et exempts de tous pathogènes ou ravageurs (critères primordiaux pour les producteurs). A l’heure actuelle, cette technologie n’est pas adaptée au cannabis. Notre programme de recherche est en passe de répondre à cette grande attente du secteur.
Nous travaillons également avec un des principaux producteur européen d’engrais pour le cannabis afin de développer des biostimulants. Il s’agit de bactéries qui permettent d’améliorer les rendements et diminuer la consommation d’engrais minéraux.
Enfin nous travaillons à la sélection et l’élaboration de nouvelles variétés à haut taux de CBD et faible teneur en THC. Nos critères de sélections sont d’ordre morphologique, chimique (production de cannabinoïdes) et organoleptique.
Partenaire(s) de projet
Responsable de projet - équipe
François Lefort
(HEPIA)