Le laboratoire Plantes & Pathogènes est, entre autre, chargé du diagnostic et de la surveillance des maladies sur les plantes ornementales du canton de Genève et de proposer des solutions pour contrer les maladies.
Un exemple: La problématique du dépérissement des séquoias géants a fait l’objet d’une étude sur les différents facteurs mis en causes et sur les microorganismes impliqués dans ce dépérissement. Le premier prélèvement fait sur un séquoia géant malade a permis d’isoler un champignon proche mais différent de celui traditionnellement pointé du doigt dans la littérature, à savoir Botryosphaeria dothidea. Il a donc été décidé d’étudier d’autres séquoias malades du canton, éloignés les uns des autres, pour voir si cette découverte était un cas isolé ou si ce champignon, Neofusicoccum parvum (Botryosphaeria parva), était bien plus fréquemment isolé sur des séquoias atteints du chancre de l’écorce.
Neuf arbres ont été testés sur 5 sites différents. Neofusicoccum parvum (Botryosphaeria parva), a été isolé sur chacun des sites testés, alors qu’on a retrouvé Botryosphaeria dothidea sur un seul des arbres étudiés. C’est donc l’agent principal du dépérissement des séquoias géants à Genève.
Neofusicoccum parvum a alors fait l’objet d’un test de pathogénicité sur de jeunes plants de séquoias sains qui ont rapidement développé les symptômes de la maladie, contrairement aux témoins non inoculés. Le champignon a pu être réisolé en culture pure en limite de lésion, sur les arbres artificiellement infectés, prouvant qu’il était bien responsable des symptômes observés.
Le réchauffement climatique étant reconnu dans la littérature comme cofacteur indiscutable causant le déclin de ces arbres géants, il était intéressant de trouver un moyen d’aider ces arbres majestueux à résister aux attaques des champignons qu’on appelle opportunistes (qui profitent d’un hôte affaibli). Dans cette optique, de jeunes séquoias plantés dans une prairie et montrant un début de dépérissement, ont été désignés pour des essais de biostimulation. Des microorganismes testés dans notre laboratoire pour leur faculté tant d’antagonismes envers les champignons pathogènes que pour leur capacité à stimuler la croissance des plantes ont été inoculés sous la couronne des arbres concernés à raison de deux fois par année. Les essais sont encore en cours d’étude, mais les premiers résultats se révèlent très encourageants: la couronne s’est densifiée et les pousses de l’année sont plus vigoureuses sur les arbres ayant reçu les microorganismes que sur le témoin non traité.
Image: Martine Haenzi, HEPIA
Partenaire(s) de projet
Responsable de projet - équipe
François Lefort
(HEPIA)