Chaque année dans le monde, des dégâts pour environ un milliard de CHF sont provoqués par les insectes ravageurs que sont les thrips et pour lesquels les solutions chimiques autorisées deviennent de plus en plus rares. Ces insectes minuscules appartiennent à l’ordre des Thysanoptères, qui compte plus de 6'000 espèces. Ils attaquent tous les types de culture: grandes cultures, sylviculture, cultures vivrières et ornementales.
L’objectif de cette recherche est de proposer une approche biologique innovante dans la protection des végétaux et pour laquelle il n'existe aucune variante sur le marché. Plus simple, plus économique, notre solution sera synonyme de gains pour les producteurs, sans impact sur l'environnement et sans résidus sur les produits.
L'innovation proposée consiste à associer l’attraction de l’insecte cible par un produit dans lequel phéromones et kairomones sont mélangées avec un bio-insecticide. Un spécimen d’insecte attiré dans un piège en ressortira chargé de ce produit et le disséminera dans l’environnement pour attirer et infecter le reste de la population. Un contrôle bien mieux ciblé qu’avec les techniques connues aura ainsi lieu sans avoir à répéter des applications d’insecticides. C’est donc une alternative biologique au contrôle chimique à l’aide de phéromones et d’un champignon. Pour ce projet, nous utiliserons un champignon homologué qui ne présente aucun risque pour les travailleurs de l'agriculture, pour l’environnement et la faune auxiliaire et pour les consommateurs.
Sur la base de cette preuve de concept, d'autres pièges et formulations de phéromones seront développés pour cibler d'autres ravageurs comme les pucerons ou la mouche blanche. Cette méthode permettra également d’accélérer les processus d’homologation de champignons entomophages. Une amélioration de 90% de l'efficacité du biopesticide est attendue par rapport aux méthodes classiques de pulvérisation. En outre, puisque l'agriculteur n'aura plus à pulvériser le biopesticide, une économie de plus de 40% dans les coûts d'application est attendue. La réduction du nombre de passages dans les cultures avec des machines lourdes préservera les sols de la compaction. Finalement, cela diminuera le coût de l'utilisation des biopesticides pour une efficacité équivalente aux pesticides chimiques et sans impact sur l'environnement.
L’étude portera sur la vérification de l’efficacité de la contamination des insectes, tout comme la propagation des spores au reste de la population. Des tests in vitro et in planta seront effectués afin de démontrer le concept pour différents prototypes de pièges et formulations de mélanges phéromone/champignon. Le projet nécessitera:
Ce projet permettra la démonstration du concept, la définition d’un prototype et l’obtention de données sur le comportement des insectes ravageurs en conditions plus réelles qu’en laboratoire.
Ce projet sera développé en collaboration avec Green Protecta, partenaire basé à Genève.
En cas de succès, des valorisations économiques, écologiques et scientifiques seront réalisées.
Image: Matthew Bertone
Partenaire(s) de projet
Responsable de projet - équipe
François Lefort
(HEPIA),
Corentin Descombes
(HEPIA)