La société Ellee Motion SA et le groupe de recherche du Prof. Jean-François Rubin ont travaillé sur une chaine de valorisation des déchets de faucardage (coupe des plantes aquatiques), en particulier pour produire de l’hydrogène. Pour pouvoir envisager une production d’énergie intéressante, ils se sont rapidement rendu compte qu’il faudrait des quantités de macrophytes (plantes aquatiques) bien supérieures à ce que les communes coupent dans les ports, aux abords des débarcadères et dans les zones de baignade. Cependant, étant donné que les macrophytes jouent un rôle clé dans les écosystèmes lacustres, il est impensable de faire plus de récoltes dans les milieux naturels.
Prof. Rubin a donc imaginé une stratégie pour pouvoir cultiver plus de macrophytes sans devoir toucher aux herbiers naturels. L’idée est de faire pousser ces plantes aquatiques sur des plateformes immergées dont la profondeur serait variable pour permettre une exposition aux rayons du soleil maximale.
Le groupe de recherche Automatique et robotique a donc été contacté pour développer une plateforme prototype d’environ 2 m2 qui permet l’accueil de substrat dans le but de faire des études sur la culture de macrophytes sur un support non naturel. A terme, s’il s’avère qu’il est possible de cultiver des quantités intéressantes de biomasse sur ce type d’installation, des plateformes de culture pourront être installées là où les plantes ne poussent habituellement pas, notamment dans des lacs artificiels.
L’avantage serait double, car non seulement de la biomasse pourrait être produite, mais des emplacements considérés comme stériles pourraient ainsi être revitalisés, en particulier les lacs de barrage où pratiquement rien ne pousse à cause des importants changements de niveau de l’eau.
L’idée initiale des chercheurs était de pouvoir régler la profondeur de la plateforme pour garantir un ensoleillement maximal. En outre, ce réglage offre la possibilité de s’adapter à d’important changements de niveau (marnage) sans que les plantes ne doivent en subir les conséquences.
Un radeau expérimental a donc été conçu par le groupe Automatique et robotique et il a été installée par Dive Explorer Pro. La profondeur d’immersion pour les premiers mois de test est d’environ 2 m. Diverses visites sur site ont démontré une excellente fiabilité de l’engin qui a parfaitement résisté aux conditions hivernales.
Il est à noter que bien que cette plateforme de test soit actuellement installée dans un lac naturel, il est absolument exclu d’en installer à terme dans ce type de plan d’eau. Seuls les lacs artificiels représentent donc une voie envisageable.
Partenaire(s) de projet
Responsable de projet - équipe
Jeremy Olivier
(HEPIA),
Jean-François Rubin
(HEPIA),
Julien Voëffray
(HEPIA),
Pauline Lourenço
(HEPIA)