La culture cellulaire joue un rôle important dans la volonté de diminuer le recours à l’utilisation d’animaux de laboratoire pour le développement de nouveaux médicaments et pour connaitre la toxicité potentielle de nombreuses nouvelles molécules.
Cette méthode alternative a longtemps été limitée par la difficulté d’obtenir des cellules humaines pour certains types de tissus, le cerveau en particulier. Les tests étaient donc réalisés sur des neurones d’autres espèces ou sur des cellules transformées ou issues de lignées cancéreuses.
Cet approvisionnement est maintenant facilité grâce à la technologie des cellules humaines reprogrammées qui ne constitue plus un problème éthique et qui ouvre la voie vers la médecine personnalisée.
La culture cellulaire en 3 dimensions constitue un moyen plus physiologique de reproduire la complexité des organes. Elle était néanmoins limitée par des problèmes techniques, notamment le fait de pouvoir visualiser ces tissus par microscopie classique.
La collaboration entre la plateforme d’imagerie du Centre Wyss et le Groupe Génie tissulaire d’HEPIA, ainsi que le soutien du Centre Suisse de Toxicologie Humaine Appliquée (SCAHT), ont permis la création de tissus nerveux en 3 dimensions (neurosphères ou «mini-brains») qui peuvent être utilisés dans de nombreuses applications, comme le développement de nouveaux médicaments ou les tests de toxicité.
Les perspectives sont l’utilisation de ces mini-cerveaux dans des biochips (biopuces) mesurant l’activité électriques, afin de connaitre leur état fonctionnel dans des conditions normales, ou après traitements avec des molécules à visée thérapeutique, ou au contraire pour tester des molécules chimiques potentiellement neurotoxiques.