La Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA) est désormais reconnue comme « Technical Associate Institute » au sein de la collaboration ATLAS. Avec cet accord conclu début juillet, HEPIA renforce ses liens avec un acteur local majeur et pourra mettre son expertise technique au service de la recherche fondamentale pratiquée au CERN.
Un accord de collaboration a été signé le 6 juillet 2025 entre l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) et HEPIA, qui devient pour trois ans «Technical Associate Institute» (TAI) au sein de la collaboration ATLAS, du nom du détecteur de 44 mètres de long et 25 mètres de diamètres construit pour enregistrer les collisions de particules à haute énergie du Grand collisionneur de particules (LHC).
La demande déposée fin 2024 a été approuvée à l’unanimité par les 177 institutions membres, issues de 40 pays, qui participent financièrement et scientifiquement à ATLAS. C'est l’un des plus grands efforts de collaboration jamais tenté dans le domaine de la science.
HEPIA devient le 17e institut technique associé au projet, ce qui signifie qu’elle apporte ses compétences techniques sans participation financière. À ce jour, c’est la seule école suisse à posséder ce statut.
«Nous nous réjouissons de formaliser une relation établie depuis plusieurs années grâce, notamment, à des travaux d’étudiants et nous réjouissons des nouvelles perspectives que ce partenariat offre à HEPIA tant dans le domaine de l’informatique que de la mécanique, de l’électronique ou de la microtechnique», indique Quentin Berthet, professeur HES assistant au sein de groupe Communicating, Reconfigurable, Embedded Systems (CoRES) de l’Institut d’ingénierie industrielle et informatique (inTECH) d’HEPIA.
Le statut de «Technical Associate Institute» offre à HEPIA un accès privilégié aux ressources informatiques, aux réseaux et aux données du CERN pour participer au développement du plus grand détecteur de particules du LHC.
En retour, HEPIA met à disposition une expertise technique appliquée à l’accélération d’algorithmes sur circuits numériques programmables, ainsi qu’à l’intégration de tels dispositifs dans des environnements de calculs standards.
Le rapprochement a été porté sur le plan individuel par les professeurs Quentin Berthet et Andres Upegui, dans le prolongement de la collaboration établie avec le groupe d’Anna Sfyrla, professeure à l’Université de Genève, qui a joué un rôle important dans le processus.
HEPIA apporte notamment son expertise dans le filtrage des données enregistrées par ATLAS. Equipé de plus de 100 millions de capteurs, le détecteur enregistre en effet plus d’un milliard d’interactions par seconde au centre, qui sont ensuite analysées.
«Il n’est pas possible de tout sauvegarder alors nous travaillons sur un système de filtrage des données entre le détecteur et la sauvegarde, grâce à l’intelligence artificielle, pour ne conserver que celles qui sont significatives», explique Andres Upegui, professeur HES associé, qui termine en août un semestre sabbatique au CERN.
Dans la perspective de la quatrième mise à jour de la haute luminosité du LHC en 2029, qui entraînera un nombre encore plus important de collisions de particules et, par conséquent, de données, une mise à jour des systèmes actuels d’ordinateurs et de calcul va s’imposer, une mise à jour dans laquelle HEPIA espère avoir une carte à jouer.
*Crédit photo: Claudia Marcelloni De Oliveira / CERN