Amandine Pillonel vient de remporter le 1er Prix d’Hydrobiologie-Limnologie 2019 pour sa thèse sur le déplacement de la truite commune réalisée dans le cadre de son Master in Life Sciences (MLS).
Intitulée «Trout dispersal and migration study - Case study in an experimental canal», sa thèse a été réalisée en 2018 sous la supervision du Professeur Jean-François Rubin, à la Maison de la Rivière (MDLR), dans le cadre de l'orientation Natural Resource Management du MLS.
Ce prix décerné tous les deux ans récompense la meilleure thèse de Master réalisée en Suisse, sur la thématique de la biologie des eaux continentales, par la Fondation suisse d'hydrobiologie-limnologie pour la recherche dans le domaine de l'eau.
Amandine Pillonel, qui a fait son Bachelor en Gestion de la nature à HEPIA, est aujourd’hui assistante HES dans la même filière. Elle travaille également comme collaboratrice scientifique HES pour la MDLR.
Photo de la remise du prix le 23 novembre 2019, à l’occasion du 17e Swiss Geoscience Meeting. Amandine Pillonel, sur la droite, est entre les Professeurs Reinhard Bachofen et Friedrich Jüttner. Un 2e prix a été remis à Deborah Knapp (Université de Zurich).
La truite commune est un poisson qui a développé au sein d’une même espèce, deux modes de vie très différents. Alors que certains individus résideront toute leur vie dans une rivière (truite de forme résidente) d’autres décideront de descendre s’établir dans un lac (truite de forme migratrice). Au sein d’un même lot d’œufs, il arrive que des individus frères et sœurs choisissent des modes de vie différents. Grâce à cette étude Amandine a cherché à comprendre les raisons qui poussent un individu à migrer ou à rester en rivière.
Pour ce faire, elle a installé son expérience dans un canal latéral à la MDLR. Dans celui-ci, elle y a créé plusieurs milieux fermés plus ou moins diversifiés avec des tas de branches, souches, pierres etc. L’objectif étant de déterminer si l’offre en habitat de la rivière jouait un rôle dans le déplacement des truites. Dans chacun de ces milieux des truitelles ont été déposées, ayant la possibilité soit de rester soit de migrer en direction du Léman.
Alevin de truite.
En analysant leur comportement et leur constitution (poids, taille), Amandine a pu montrer que durant leur première année de vie, les juvéniles se déplacent peu dans la rivière. Ce sont surtout les plus fragiles qui quittent l'environnement où les densités sont élevées. Les individus dont la condition corporelle est supérieure à la moyenne s'approprient les meilleurs territoires.
Les mouvements se produisent au cours de la deuxième année lorsque la truite est un adulte immature et principalement au cours de la troisième année. Cette observation a également permis de constater que la plupart des mouvements de truites se produisent principalement en aval de la rivière et la nuit.
La truite est considérée comme une espèce parapluie (espèce paravent). Les facteurs influençant ses déplacements sont par conséquent des indicateurs précieux pour instaurer une gestion propice à la truites, mais par répercussion également bénéfique pour toutes les espèces du même milieu.