Participez ! Les faiseurs de quartier, entre urbanisme et action sociale

En Suisse romande, de nombreux grands projets urbains sortent actuellement de terre. La mise en service de ces nouveaux quartiers est de plus en plus souvent accompagnée par des « coordinateur/trices », des « activateur/trices », des « managers » ou encore des « gérances » de quartier. Il est attendu que les professionnel·les qui assument ces missions travaillent à « faire quartier », c’est-à-dire facilitent l’intégration et la participation des habitant·es, mettent en lien les différent·es acteur/trices de la fabrique urbaine et contribuent in fine à la cohésion sociale.                   

Le contexte des nouveaux quartiers, laboratoires encore peu documenté, permet de penser ensemble les dynamiques de professionnalisation et les métiers en actes. Il rend possible d’expliciter comment se déploient registres d’action et régimes de compétences, offrant l’opportunité d’observer sur le vif les dynamiques de professionnalisation entre différents champs disciplinaires.                             

À partir d’une approche interdisciplinaire et multiscalaire, deux entrées complémentaires sont proposées :

• La première se concentre sur l’analyse des dynamiques de professionnalisation d’un champ, avec un intérêt spécifique porté à la manière dont les acteur/trices institutionnel·les ou privés se positionnent vis-à-vis de ces enjeux, les processus de recrutement, les profils recherchés, les éventuelles controverses rencontrées.
• La seconde propose l’ethnographie d’une pratique professionnelle en train de se faire (analyse des métiers en acte) et permet de zoomer sur les savoir-faire et savoir-être définissant l’identité de ces nouveaux métiers.

Pour ce faire, la recherche combine l’usage de méthodologies quantitatives (questionnaire) et qualitatives classiques (entretiens, observations, méthode d’analyse en groupe) et de recherche- création (vidéo et narrative).                 

Ce projet de recherche permet de combler le manque d’études sur les contextes singuliers de la mise en service des projets urbains et de creuser les spécificités qu’ils impliquent, notamment l’injonction à une participation publique permanente.

Bannière : Photographie de l’une des cartes du jeu imaginé par Cassandre Poirier-Simon et Manon Thomas Pavlowsky. 09.12.2022. C. Lehec

Afin de documenter largement les différentes configurations d’acteurs/trices et l’émergence des professionnel·les de la participation, une approche quantitative par questionnaire permet d’établir un état des lieux contextuel sur l’ensemble des nouveaux quartiers en Suisse romande.

Pour entrer dans la compréhension des métiers en acte de ces professionnel·les, trois cas d’études ont été retenus et sont abordés via une approche qualitative mêlant méthodologies classiques (entretiens, observations, méthode d’analyse en groupe) et recherche-création (vidéo et narrative) :

• Belle-Terre à Thonex (GE) est l’un des dix grands projets d’urbanisation du canton de Genève en extension urbaine. Il comprend 2'670 logements à l’horizon 2030, livrés en plusieurs phases. Une première étape de 670 logements a été livrée en 2021.
• Églantine à Morges (VD) représente 13 immeubles et 450 logements, pensé comme un « écoquartier », il a été mis en service en 2022.
• Grosselin à Carouge (GE) au sein du PAV (Praille-Acacias-Vernets), vaste projet de requalification urbaine sur 230 hectares, impliquant trois communes. Projet au long court, il devrait comporter 3'700 logements et des activités mixtes. 

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