La ville avec ses marges

Ulrike Armbruster Elatifi , Mélanie Pinon (HEdS)

Ce projet donne des pistes pour penser l'aménagement d'une ville inclusive, hospitalière et humaine.

Les villes connaissent un fort développement. C’est le cas pour le canton de Genève. Ces nouveaux espaces urbains sont destinés prioritairement aux jeunes actif.ve.s et aux familles, ainsi qu’à la création de places de travail. Cependant, nous savons que la ville comprend une hétérogénéité de publics : jeunes et âgé.e.s, adultes actif.ve.s et non actif.ve.s, autochtones et étranger.ère.s, personnes riches et précarisées. Ce projet vise les personnes précarisées, et grandement précarisées telles que les personnes sans-abri. Ces personnes vivent, le plus souvent, en marge de la société, mais en font partie intégrante et sont omniprésentes dans l’espace urbain. Dans la planification d’une ville, alors que la participation citoyenne dans les projets d’aménagement devient un passage obligé pour les urbanistes, il est rarement question des personnes qui peuplent ses marges. Par ailleurs, les observations de terrain montrent une augmentation de l’espérance de vie pour les populations en marge et du nombre de personnes sans-abri vieillissantes. Leur vieillissement n’a pas été réfléchi et ne fait, pour l’heure, pas partie des considérations politiques et socio-sanitaires.

Au moment où Genève se réfléchit comme le Grand Genève, il est urgent de penser la ville avec ces publics, leurs pratiques urbaines, les stratégies et les tactiques qu’ils ont développées car, l’espace urbain joue un rôle primordial dans la promotion de la cohésion sociale. Comment penser la ville sans une vision globale de l’ensemble de ses habitant.e.s, c’est-à-dire également ceux.celles qui n’habitent pas les logements de droit commun, mais peuplent l’espace urbain ? Quelles sont les caractéristiques de ces espaces urbains qui accueillent ce public ? Comment penser un aménagement non discriminant en fonction des besoins et des usages de ces personnes ?