Est-ce que tu pourrais te présenter pour celles et ceux qui ne te connaitraient pas encore ?
Ingénieur de l’environnement, j’ai débuté ma carrière professionnelle comme consultant en développement durable dans des entreprises. J’ai ensuite monté un cabinet d’architecture durable avec plusieurs associés. Mais je n’étais pas très heureux dans le monde de l’entreprise. Après sept ans, j’ai décidé de reprendre le chemin des études et me suis lancé dans une thèse en sociologie sur la thématique du bonheur, à l’Université de Rotterdam (Pays-Bas). J’ai obtenu mon doctorat en 2016. Par la suite, j’ai entrepris un post-doctorat auprès de l’Université de Neuchâtel et un autre post-doctorat auprès de l’Université de Genève. En 2022, j’ai obtenu un poste de Professeur en santé environnementale à la Haute école de santé de Genève.
Après ton expérience dans le monde de l’entreprise, qu’est-ce qui t’a décidé à te lancer dans la recherche ?
J’ai toujours eu un côté très analytique. Lorsque j’ai fait le bilan sur mon activité en entreprise et que j’ai réalisé que je n’étais pas très heureux, je me suis rendu compte que nous étions nombreuses et nombreux dans cette situation. J’ai eu envie de comprendre pourquoi. Et pour pouvoir comprendre, il faut mener des enquêtes, récolter des données et analyser les résultats. Je me suis donc renseigné et j’ai saisi une opportunité qui s’est présentée à moi. C’est comme ça que j’ai rejoint une équipe de recherche aux Pays-Bas.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans le monde de la recherche ?
J’aime le côté « enquête » de la recherche. Je me pose une question, je me renseigne, je lis beaucoup, je conçois une hypothèse, je la teste et à la fin j’obtiens des résultats. J’aime aussi beaucoup pouvoir vulgariser les conclusions de mes recherches afin de permettre leur application dans le monde réel. Ça donne un sens à tout ce que je fais.
Quels sont tes objectifs à moyen terme ?
J’ai déposé plusieurs demandes de fonds pour des projets, notamment sur la réduction de l’impact des soins, sur la promotion de l’activité physique et sur la durabilité du système de soin du point de vue du personnel soignant. Je collabore également dans plusieurs projets de recherche en cours, je viens de publier un libre (ndlr : rdv le 11 juin à 12h à la HEdS-Genève pour la présentation du livre « Le Coût environnemental du bonheur » de Gaël Brulé) et je vais continuer à proposer les podcast « santé environnement ».
La santé environnementale est un sujet vaste pour lequel il reste encore beaucoup de choses à faire, beaucoup de défis à relever. Une chose est sûre, je ne vais pas m’ennuyer dans les mois/années à venir !
Quels conseils donnerais-tu à un-e futur-e chercheur-euse ?
Pour moi, la recherche doit s’accompagner de plaisir. Pour ça, il est indispensable de trouver des sujets qui ont du sens et qui donnent envie. Il faut être curieux, à l’écoute des éventuelles opportunités et aimer travailler en équipe. Quand on se lance dans un projet, on ne sait ni où ni comment il va se terminer, donc il est important de pouvoir faire preuve d’adaptabilité.
Pour conclure et parce que c’est ton domaine de prédilection, est-ce que tu es heureux aujourd’hui dans ce que tu fais ?
Aujourd’hui, je peux dire que je suis heureux. Parfois un peu fatigué, car je suis papa d’enfants en bas âge, mais heureux. Les perspectives de mon travail sont motivantes et les sujets que j’aborde me passionnent.