Les habitudes alimentaires prises pendant l’enfance influencent la santé tout au long de la vie. Jusqu’à présent, il manquait des données représentatives sur l’alimentation des jeunes en Suisse. Jusqu’à présent, les chercheurs et les pouvoirs publics devaient s’appuyer sur des études étrangères qui ne tenaient pas compte des particularités de la culture et de l’offre alimentaire suisses. L’enquête « menuCH-Kids », commandée par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), comble désormais ces lacunes. Elle montre pour la première fois, sur la base d’un échantillon de 1852 filles et garçons âgés de 6 à 17 ans, ce qu’ils mangent et boivent, en quelle quantité, à quel moment et dans quel contexte.
Apport en graisse à la limite supérieure, peu de fruits et légumes
L’enquête révèle que, dans l’ensemble, l’alimentation moyenne des enfants et des adolescents leur fournit un apport en macronutriments qui correspond aux recommandations. Ainsi, la quantité moyenne de glucides et de fibres consommées est adéquate. En revanche, la consommation de protéines est globalement élevée, surtout chez les adolescents de sexe masculin. Chez les garçons comme chez les filles de tous âges, l’apport en graisse se situe à la limite supérieure des valeurs recommandées. La consommation de fruits et de légumes est en moyenne plutôt faible, tandis que celle de la viande est élevée. Les snacks et les boissons sucrées sont consommés fréquemment et en quantité notables. L’étude montre en outre qu’environ 13 % des jeunes de 6 à 17 ans présentent un surpoids ou une obésité, deux facteurs de risque des maladies chroniques telles que le diabète de type 2. D’ailleurs, 10 % des jeunes de 6 à 17 ans présentaient par ailleurs des valeurs sanguines indiquant un risque accru de diabète.
Grâce à cette enquête, la Confédération est en mesure d’élaborer des recommandations nutritionnelles pour les enfants et les adolescents fondées sur les habitudes alimentaires réelles en Suisse. Les données permettent aussi de mieux évaluer dans quelle mesure les enfants sont exposés à des contaminants alimentaires (par exemple le plomb ou l’arsenic) et d’effectuer des comparaisons internationales. Enfin, les résultats serviront de base à de futures recherches sur des thèmes actuels liées à l’alimentation, tels que les aliments ultra-transformés, l’obésité ou les carences en nutriments.
L’allaitement est plus fréquent et dure plus longtemps
Tous les dix ans, l’OSAV réalise une enquête sur l’alimentation des nourrissons et notamment sur les pratiques en matière d’allaitement, intitulée Swiss Infant Feeding Study. La dernière étude est désormais disponible et montre que les recommandations concernant l’alimentation des nourrissons sont largement suivies. Par rapport à l’enquête précédente, on observe une augmentation de la durée et de la fréquence de l’allaitement. Un plus grand nombre de nourrissons sont exclusivement allaités pendant leurs quatre premiers mois de vie, et l’allaitement mixte (sein et biberon) tend également à augmenter. Les aliments de complément, tels que les légumes cuits, sont introduits entre le cinquième et le septième mois, comme lors de l’enquête précédente.
L’étude a été menée auprès de 1269 mères de bébés âgés de 3 à 12 mois. Outre les pratiques en matière d’allaitement, elle a examiné la santé des bébés, la santé physique et mentale des mères, ainsi que des aspects comme l’allaitement sur le lieu de travail. Les résultats permettent à la Confédération de fournir des informations ciblées sur l’alimentation des nourrissons, destinées aux parents et au professionnels concernés.
Informations complémentaires :
Enquête sur l’alimentation des enfants et des adolescents : menuCH-Kids
Alimentation des nourrissons : Swiss Infant Feeding Study