Ville à hauteur d'enfant
Cette recherche veut tirer profit de presque dix ans de collaborations favorisant un brassage entre chercheur.euse.s qui, sur le vaste enjeu de la régénération écologique du monde contemporain, ont privilégié une mutualisation de savoirs interdisciplinaires (sociologie, géographie, urbanisme, architecture, arts sonores et visuels).
Elle vise à :
- consolider une méthode d'investigation fondée sur la mise en place d'ateliers collaboratifs
- approfondir le thème de la régénération écologique en partant de l'enfance qui se présente comme une figure particulièrement fragilisée par le réchauffement climatique
- mettre l'accent sur des partenariats tunisiens et égyptiens que notre consortium MENA avait minorisé au profit de nos initiatives de recherche au Maroc.
Ce projet prend pour axe une réflexion sur la place contemporaine de l'enfant dans l'espace public urbain des métropoles en mutation que sont Le Caire et Tunis. Devant un constat de désillusion post-révolutionnaire, et de délaissement marqué de la sphère publique chez les jeunes, le projet veut questionner la mise en jeu précoce, chez l'enfant, des formes élémentaires de la coexistence démocratique dans le milieu urbain. Il part de l'hypothèse que peut se jouer dans la rue, non pas la déception mais l'apprentissage de la vie publique, et la formation d'un imaginaire du vivre-ensemble.
Méthodologiquement, ce projet de recherche est co-construit avec des enfants et prend appui sur l'occupation temporaire d'édifices pour y édifier des ateliers où se fabriquent en commun des objets rapportés aux enjeux de régénérations écologiques (poupées, chants, légendes, podcast, débats,'). Les espaces occupés, et revivifiés à l'occasion, sont envisagés comme des lieux de témoignage d'expériences sensibles vécues à hauteur d'enfant, comme un atelier de fabrication de communs locaux partageables par les habitant.es du quartier et enfin comme une plateforme d'expression pour les enfants. Ce projet aborde un sujet à la fois négligé par les SHS pratiquées dans le MENA, et très souvent rabattu par la nouvelle gouvernance urbaine sur des questions sécuritaires.
Il vise à ouvrir un horizon de réflexion sur la question du bien-vivre dans des villes soumises à de fortes pressions climatiques, en considérant que des éléments de réponse se trouvent logés dans l'expérience qu'en fait l'enfant.