Régénération des régions oasiennes. Vers une convergence des dimensions techniques, institutionnelles et écologiques des écosystèmes ?

Cette recherche se situe au croisement de la sociologie des urbanités oasiennes ; de la géographie des écosystèmes sahariens et de l’anthropologie de la coopération internationale. Il combine de manière originale trois approches adaptées à une analyse fine des transformations territoriales

Notre recherche vise à comprendre les processus de réutilisation des eaux usées à des fins paysagères et agricoles dans des villes moyennes, soulevant des questions spécifiques différentes des grandes métropoles de pays émergents qui ont été largement documentées. En effet, le tissu urbain et social des villes moyennes se caractérise par une complexité croissante qui met sous forte pression les dispositifs traditionnels et locaux de gestion de l’eau.

Notre recherche prend pour point de départ un projet d’épuration et de réutilisation des eaux urbaines visant à répondre à cette difficulté. Mis en place pour permettre l’irrigation de la palmeraie de Tiznit (80’000 hab.), ce projet, dont la dimension pilote et le fort potentiel de réplicabilité sont reconnus, notamment par les agences de coopération suisse et allemande, semble aujourd’hui pouvoir jouer un rôle déterminant pour la régénération d’un espace agricole délaissé depuis cinq décennies. Notre recherche vise à analyser les impacts systémiques de ce projet en termes techniques (appropriation et hybridation des dispositifs technologiques); institutionnels (évolution des jeux d’acteurs et des normes déterminant les droits sur les ressources) et écologiques (évolution de la biodiversité et des rapports entre espèces vivantes). Elle vise à établir un axe de réflexion sensible aux enjeux écologiques, à la fois attentif à la diversité des champs relationnels formant l’écosystème oasien et capable de dépasser la dichotomie exploitation/préservation qui oppose souvent des points de vue inconciliables. Elle envisage pour cela des modes d’enquêtes transdisciplinaires spécifiques et des ressources conceptuelles émergentes.

Notre travail se situe au croisement de la sociologie des urbanités oasiennes ; de la géographie des écosystèmes sahariens et de l’anthropologie de la coopération internationale. Il combine de manière originale trois approches adaptées à une analyse fine des transformations territoriales : par les ambiances (captures filmiques et sonores) ; par le récit approfondi (entretiens) et par la représentation cartographique. Il se fonde sur une démarche participative visant à accompagner la poursuite du projet de réutilisation des eaux urbaines épurées et à créer des espaces propices à son examen critique et à des confrontations comparatives.

Partenaires scientifiques sur le terrain au Maroc :

  • Mohamed Mouskite (Université Cadi Ayyad de Marrakech)
  • Hind Ftouhi (Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme de Rabat)
  • Salima Naji (Association les Gardiens de la mémoire, Tiznit)
  • Khadija Zahi (Université Cadi Ayyad de Marrakech)
  • Zakaria Kadiri (Université Hassan II de Casablanca)
  • Lisa Bossenbroek (Université de Lindau)
  • Irène Carpentier (CIRAD)