Habiter son logement, habiter son quartier. Questionner la place de l’environnement de proximité dans l’habiter des personnes ayant une déficience intellectuelle

Le projet porte sur l’habiter des personnes ayant une déficience intellectuelle qui vivent seules dans leur logement. Le terme d’habiter permet de dépasser la vision symboliquement architecturale de l’habitat ou du logement, pour rendre compte de la dimension spatiale dans un sens plus holistique mais aussi du rapport au sensible et de l’usage.

Dans ce contexte, le projet de thèse mobilise le cadre théorique de Fougeyrollas (2010) et le modèle de développement humain et de processus de production du handicap qu’il a élaboré. Il considère la situation de handicap en tant qu’interaction entre la personne et l’environnement dans la réalisation d’habitude de vie. Dire que dans cette interaction il existe aussi un individu avec ses spécificités permet de le reconnaitre en tant que personne ; cela suppose néanmoins de ne pas penser cet individu en comparaison à une norme mais bien dans sa singularité, en tant qu’être unique du genre humain.

Il s'agit de questionner la place de l’environnement de proximité (méso et micro : à l’échelle spatiale du logement et du quartier) dans l’habiter des personnes ayant une déficience intellectuelle et non pas seulement au sens du bâti. Il importe ainsi d’appréhender les facteurs environnementaux qui peuvent se constituer soit en facilitateurs soit en obstacles à l’habiter d’une personne avec déficience intellectuelle. Si, au niveau macro, une analyse des politiques sociales au regard de l’habitat autonome pourrait s’avérer tout à fait passionnante et renseignerait sur les conditions légales qui le facilitent ou au contraire le freinent, il semble qu’une approche partant des personnes concernées, de leurs usages et des leviers ou obstacles qu’elles rencontrent au quotidien trouve toute sa pertinence.

Direction de thèse

Prof. Manon Masse (HETS-GE)
Prof. Lucie Dumais (Université du Québec à Montréal)