Etude exploratoire sur l'existence du travail du sexe illégal dans le canton de Neuchâtel

En Suisse, le travail du sexe est une activité professionnelle licite, soumise à des lois ou règlementations qui varient d’un canton à l’autre. Selon la LProst, à Neuchâtel, les tds ont un statut d’indépendant et les lieux d’exercice de la prostitution autorisés sont les salons de massage, les appartements privés et les établissements publics spécialisés. L’Office des relations et des conditions de travail est garant du respect de la LProst et il est en charge de recueillir les enregistrements des tds et des salons et appartements privés du Canton de Neuchâtel.
Malgré le fait qu’il s’agisse d’un travail autorisé encadré par l’Etat, il n’en demeure pas moins très stigmatisé. Les personnes qui l’exercent font l’objet de stéréotypes dégradants, en particulier d’ordre moral et sont aussi la cible d’attaques verbales et/ou physiques. Depuis sa création, le projet P.A.S.S. a développé un travail de proximité qui vise à offrir orientation, soutien et conseils en termes de santé aux professionnel·le·s. C’est dans ce cadre que nous avons constaté que même lorsqu’il est régularisé et encadré, le travail du sexe est soumis à de multiples pressions au quotidien. Ces dernières peuvent être d’ordre économique, en raison des trajectoires personnelles ou des exigences économiques élevées des conditions de vie en Suisse, et en particulier des conditions dans lesquelles s’exerce le travail du sexe à Neuchâtel. Y figurent notamment les questions du coût du loyer des chambres ou des studios, celui des annonces publicitaires, les frais de télécommunication et les frais des matériels de prévention, sans compter les taxes qui concernent les personnes détentrices d’un permis de séjour.