Les « working poor » à Genève: pour une politique cohérente de lutte contre la pauvreté laborieuse

Jeudi 23 janvier 2025 18h30 - 21h HETS-Genève, bât. E, auditoire E007

A l’occasion de sa nomination au poste de professeur ordinaire, le prof. Eric Crettaz donnera une conférence sur l’un de ses champs d’étude privilégiés. Son intervention sera suivie d’une table-ronde réunissant plusieurs acteurs et actrices de terrain et du monde académique afin de dégager des pistes pour améliorer le dispositif genevois de lutte contre la pauvreté laborieuse.

18h30   Mot de bienvenue et introduction 

Jean-Félix Savary, directeur de la HETS-Genève et Arnaud Frauenfelder, responsable de la recherche.

18h45   Conférence d'Eric Crettaz 

Qu’appelle-t-on « pauvreté laborieuse », ou encore « working poor » ? Ce concept désigne des personnes qui, bien qu’occupant un emploi, appartiennent à un ménage vivant sous le seuil de pauvreté. Il est à différencier de celui de travailleur précaire, un ou une travailleuse précaire pouvant échapper à la pauvreté grâce à d’autres sources de revenus du ménage.

Un modèle développé par Eric Crettaz et deux autres chercheurs souligne qu’il existe quatre mécanismes menant à la pauvreté laborieuse en Suisse, et dans les économies postindustrielles d’une manière générale :

  • Un faible taux de rémunération au niveau individuel ;
  • Un taux d’activité professionnelle inférieur à la moyenne au niveau du ménage ;
  • Des besoins supérieurs à la moyenne au niveau du ménage ;
  • L’insuffisance ou l’absence de prestations sociales (y.c. le non-recours à celles qui pourraient être obtenues).

On constate que le divorce et la naissance d’enfants sont deux facteurs de risque très importants en Suisse, ainsi que le niveau de formation et l’origine migratoire.

Il est important de considérer cette hétérogénéité du groupe des working poor pour comprendre l’impact que diverses politiques sociales peuvent avoir sur la pauvreté laborieuse. Le spectre des mesures envisageables est large : les salaires minimaux, les politiques familiales, la formation professionnelle pour les personnes peu ou pas qualifiées, les prestations complémentaires destinées aux familles, les crédits d’impôts (pas vraiment utilisés en Suisse), sont quelques-unes des pistes à considérer.

Définition, causes, réponses des politiques sociales : ces différents points seront abordés par le prof. Eric Crettaz au fil de sa conférence.

19h30   Débat avec le public 

20h00   Table ronde « Quelles pistes pour améliorer le dispositif genevois de lutte contre la pauvreté laborieuse ? »

Avec :

  • Marko Bandler, directeur de l’Action sociale, Hospice général
  • Alain Bolle, directeur du Centre social protestant (CSP) de Genève
  • Jean-Michel Bonvin, professeur ordinaire en politiques sociales et vulnérabilités, UNIGE
  • Laure Delieutraz, secrétaire générale adjointe du Département de la cohésion sociale (DCS), chargée de la politique sociale et d’insertion
  • Sylvie Fischer, responsable de l’association F-information et membre du Comité du CAPAS – Collectif d’associations pour l’action sociale

Modération : Jean-Félix Savary

21h00   Apéritif

 

Entrée libre. Pour des raisons d'organisation, nous vous remercions de bien vouloir vous inscrire jusqu'au 17.01: lien pour l'inscription

Sélection de publications du prof. Eric Crettaz qui traitent de la question des « working poor » et des politiques sociales permettant de combattre le phénomène :

  • Crettaz, E. (2018). La pauvreté laborieuse en Suisse : étendue et mécanismes. Social change in Switzerland, vol. 15 (article de vulgarisation)
    Lien vers l’article

     
  • Crettaz, E. (2021). The Impact of the Covid-19 Pandemic on Working Poverty: Theoretical and Conceptual Reflections. Sociologia del lavoro, 161(3): 7-24.
    Lien vers l’article