Mouvements sociaux et précarité: le cas des travailleuses du sexe
Une conférence de Milena Chimienti (HETS).
Il est courant de dépeindre les travailleuses du sexe comme des personnes sans pouvoir ou sans voix. Pourtant ces personnes se mobilisent depuis les années 1970 tant au niveau local que transnational pour la défense de leurs droits : « Les travailleuses du sexe parlent, mais qui les écoute ? ».
Cette conférence vise à explorer, à partir du cas des travailleuses du sexe, quelques-unes des questions suivantes : pourquoi des personnes exerçant une activité stigmatisante prennent-elles le risque d’être identifiées publiquement en se mobilisant collectivement ? Pourquoi leur mobilisation s’étend-elle au-delà des frontières nationales pour devenir un mouvement transnational? Comment des personnes avec peu de ressources parviennent-elles à se mobiliser? Et enfin dans quelle mesure et sous quelles conditions ces mobilisations ont-elles un pouvoir « transformateur » ? Sont-elles capables de créer une rupture de l’ordre social ou sont-elles seulement « instrumentales », reproduisant l’ordre existant?
Entrée libre.
Milena Chimienti est professeure à la HETS-Genève. Ses domaines de recherche incluent l’étude des migrations, du travail du sexe et des mouvements sociaux. Elle représente la Suisse dans l’Action européenne COST - Comparing European Prostitution Policies. Ses dernières publications sont:
- “Swiss policy on prostitution: a regulation system close to the ground”, In S. Jahnsen & H. Wagenaar (Eds). Assessing Prostitution Policies in Europe, London, Routldege, 2017, à paraître (avec G. Bugnon);
- “How Do International Human Rights Influence National Healthcare Provisions for Irregular Migrants? A Case Study in France and the UK”, Journal of Human Rights, 2015, Vol 15(2):208-228 (avec J. Solomos);
- “Super-diversity and the art of living in ethnically concentrated urban areas”, Identities : global studies in culture and power, 2015, 21(4): 19-35 (avec I. Van Liempt).