Feu vert pour le nouveau bâtiment de la Haute école de santé

Publié le 26 septembre 2022

Le Grand Conseil a accepté vendredi 23 septembre le projet de loi (PL 13'100) ouvrant un crédit d’investissement en vue notamment de l’extension de la Haute école de santé à Champel. Ce nouveau bâtiment de 6'200 m2 constitue une infrastructure indispensable pour répondre à la pénurie de personnel soignant à Genève, car il offrira plus de 400 places de formation supplémentaires. Il consolidera en outre le « Campus santé » formé dans le quartier de Champel-Cluse-Roseraie par les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), la Faculté de médecine et la Haute école de santé (HEdS). La HES-SO Genève et la HEdS se réjouissent que cette construction d’utilité publique attendue depuis de nombreuses années puisse bientôt être réalisée.

La pénurie des professionnelles et professionnels de la santé à Genève, en particulier en soins infirmiers, est une réalité depuis de nombreuses années, en raison notamment de l’augmentation et du vieillissement de la population, de l’accroissement des maladies chroniques et des nouveaux modes de prise en charge des patients. Elle a été intensifiée et particulièrement mise en exergue depuis la pandémie de Covid-19.

Former davantage de professionnel-le-s de la santé est donc une nécessité. La HEdS a ainsi fortement augmenté ses effectifs dans sa filière Soins infirmiers depuis une dizaine d’années. Les admissions en première année de Bachelor ont ainsi plus que doublé en une décennie, passant de 95 personnes en 2011 à plus de 210 en 2021, en recourant à des solutions provisoires et à des locations d’espaces pour faire face à la croissance des effectifs. Sa capacité d’accueil a toutefois désormais atteint ses limites : former plus de 600 étudiantes et étudiants en Soins infirmiers, sans compter celles et ceux des autres filières (Physiothérapie, Technique en radiologie médicale, Sage-femme et Nutrition & diététique), nécessite des espaces de cours et d’ateliers supplémentaires afin de garantir la qualité de la formation. De tels enseignements exigent en effet des infrastructures spécifiques.

« Le canton de Genève est confronté à un double défi. Tout d’abord, il doit former beaucoup plus de personnel de santé qu’avant, ce qui nécessite des infrastructures supplémentaires. Ce besoin a encore été amplifié par l’acceptation de l’initiative sur les soins infirmiers qui demande notamment de former davantage de soignant-e-s. Ensuite, il faut faciliter les collaborations entre les professions de la santé, notamment entre les filières dispensées à la HEdS et celles de la Faculté de médecine. La décision du Conseil d’Etat d’augmenter la capacité d’accueil de la HEdS sur le site de Champel est donc la bienvenue », se réjouit François Abbé-Decarroux, directeur général de la HES-SO Genève, qui alerte les autorités depuis 2009 sur les besoins d’infrastructures pour la HEdS.

« En plus de pouvoir augmenter le nombre de candidat-e-s en Soins infirmiers comme nous l’espérons, ce bâtiment nous permettra enfin de réunir toutes les filières de l’école sur un seul site. Ainsi, les filières Nutrition & diététique et Physiothérapie rejoindront celles des Soins infirmiers, Sage-femme et Technique en radiologie médicale. Un tel regroupement sera de nature à renforcer l’indispensable interdisciplinarité entre les divers-es professionnel-le-s de la santé », souligne pour sa part Marie-Laure Kaiser, directrice de la HEdS. Ce mouvement consolidera par ailleurs le «Campus santé» qui s’est constitué dans le quartier de Champel-Cluse-Roseraie autour des HUG, de la Faculté de médecine de l’Université de Genève et de la HEdS favorisant encore davantage l’interprofessionnalité.