Des similitudes existent entre certains troubles du comportement alimentaire et les abus de substances psychoactives et le but principal de notre projet était de déterminer si le sevrage de drogue ou d’alcool exacerbait des comportements alimentaires problématiques, et si ceux-ci étaient associés avec un risque de rechute plus élevé.
Nous avons suivi 117 personnes durant 3 mois à partir du moment du sevrage, en mesurant leurs comportements alimentaires, leur anthropométrie, leur état de santé et leur usage de substances. La majorité des sujets étaient des hommes qui débutaient un sevrage d’alcool. Globalement, les taux de rechute étaient de 27% après 1 mois et de 45% après 3 mois. Les troubles du comportement alimentaire étaient rares, mais 19% des patient-es présentaient des scores élevés de préoccupation pour la silhouette.
Le grignotage et les compulsions alimentaires, y compris nocturnes, touchaient 14 à 35% des patient-es. Un quart des patients avaient une masse musculaire insuffisante, et 40% une masse grasse excessive par rapport aux normes. Aucun de ces paramètres n’était associé à la rechute, mais la prévalence des problèmes alimentaires et le mauvais état nutritionnel devrait susciter l’attention des professionnel-les impliqué-es dans le sevrage de substances psychoactives.