Améliorer la couverture du dépistage du cancer du col de l'utérus en Suisse grâce à l'auto-échantillonnage du HPV

une étude randomisée et contrôlée

2025 - 2029
En cours
  • Résumé - Français
  • Abstract - English

Le cancer du col de l'utérus (CC) est un problème de santé publique mondial, principalement lié à l'infection par le papillomavirus humain (HPV). En Suisse, le taux d'incidence du CC chez les femmes, qui s'élève à 5,06/100 000 personnes (2022), dépasse l'objectif fixé par l'Organisation mondiale de la santé pour l'élimination du CC (<4/100 000). La Société suisse de gynécologie et d'obstétrique a publié des lignes directrices suggérant un dépistage tous les trois ans pour les personnes âgées de 21 à 70 ans. Malgré cela, dans le groupe d'âge spécifié, 30 % des personnes ne sont pas suffisamment dépistées ou ne le sont pas du tout. Les raisons de la non-participation au dépistage du CC montrent que les caractéristiques sociodémographiques influencent le dépistage du CC des femmes, notamment l'âge des femmes, les plus de 50 ans étant les plus exposées au risque de sous-dépistage.

Contexte : Malgré l'existence de stratégies de dépistage efficaces pour prévenir le CC, la Suisse n'a pas encore mis en place de programme de dépistage organisé au niveau national ou régional. L'approche de dépistage opportuniste mise en place dans les années 1960, bien qu'ayant initialement permis de réduire de manière significative les taux d'incidence, a connu une stagnation dans la réduction du nombre de cas de CC depuis les années 2000.

Objectif : Notre objectif global est d'évaluer la faisabilité du recrutement pour l'auto-prélèvement du HPV intégré dans le dépistage organisé du cancer du sein comme stratégie pour améliorer la participation au dépistage du CC parmi les femmes âgées de 50 à 74 ans qui ne sont pas suffisamment dépistées en Suisse. Pour atteindre ce but, l'objectif principal de l'étude BRAICS est d'évaluer la couverture du dépistage du CC parmi les femmes invitées dans le cadre de programmes organisés de dépistage du cancer du sein. Elle vise également à examiner la relation entre les facteurs sociodémographiques et la participation au dépistage dans tous les bras de l'étude, et à analyser les taux de suivi pour les femmes dont le dépistage est positif. En outre, l'étude évaluera l'acceptabilité et le rapport coût-efficacité de cette approche de dépistage.

Matériels et méthodes : Un essai contrôlé randomisé de quatre ans sera mené dans quatre cantons suisses, en collaboration avec des fondations ou des associations régionales de dépistage du cancer du sein.

Cette étude cible les femmes âgées de 50 à 74 ans qui ne sont pas suffisamment dépistées pour le CC, en leur envoyant une invitation supplémentaire à l'étude en même temps que leurs invitations pour le dépistage du cancer du sein. Celles qui n'ont pas subi de dépistage du CC au cours des trois dernières années seront assignées au hasard à l'un des deux groupes d'intervention : 1) sensibilisation au CCS, 2) auto-prélèvement du HPV à domicile offert gratuitement. Un groupe témoin ne recevra que les invitations standard pour le dépistage du cancer du sein afin de ne pas influencer les comportements de dépistage du CC. Des évaluations de suivi à un an détermineront le dernier statut de dépistage du CC pour les femmes des groupes d'intervention qui n'ont pas renvoyé d'auto-prélèvement et pour celles du groupe de contrôle. L'acceptabilité de la stratégie de dépistage sera évaluée à l'aide de questionnaires structurés pour toutes les participantes, et le rapport coût-efficacité de toutes les stratégies sera estimé.

Résultats attendus et impact sur le terrain : Cet essai clinique randomisé, en ciblant les besoins spécifiques des femmes sous-dépistées en Suisse, devrait fournir des informations précieuses sur l'efficacité de l'auto-prélèvement du HPV à domicile dans le cadre des programmes organisés de dépistage du CC. Le développement d'initiatives de dépistage du cancer ciblées et efficaces permettra à terme de réduire les taux de dépistage inadéquats et les inégalités en matière de dépistage en Suisse. Cela devrait non seulement améliorer considérablement la santé des femmes, mais aussi influencer les politiques de santé, en plaidant en faveur d'un dépistage évolutif et économique.

Improving cervical cancer screening coverage in Switzerland through HPV self-sampling : a randomized-controlled study

Acronyme : BRAICS (Breast cancer-Related Approach for Increasing cervical Cancer Screening)

Cervical cancer (CC) presents a global public health concern, predominantly linked to Human Papillomavirus (HPV) infection. In Switzerland, the incidence rate for CC among women, standing at 5.06/100,000 individuals (2022), exceeds the World Health Organization's set target for CC elimination (<4/100,000). The Swiss Society of Gynecology and Obstetrics has issued guidelines suggesting screening every three years for individuals aged 21 to 70. Despite this, within the specified age group, 30% are either inadequately screened or not screened at all. Reasons for non-participation in CC screening (CCS) support that socio-demographic characteristics influence women's CCS, notably women's age, with those aged over 50 years old being at highest risk of underscreening.

Rationale: Despite the availability of effective screening strategies for preventing CC, Switzerland has not yet implemented an organized national or regional screening program. The opportunistic screening approach established in the 1960s, though initially successful in significantly reducing incidence rates, has experienced a stagnation in CC case reduction since the 2000s.In this context, it is crucial to evaluate approaches to enhance participation in CCS among under-screened women in Switzerland.

Aim: Our overall aim is to evaluate the feasibility of recruitment for HPV self-sampling integrated in organized breast cancer screening (BCS) as a strategy to enhance CCS uptake among under-screened women aged 50 to 74 years within Switzerland. To achieve this goal, the primary objective of the BRAICS study is to assess CCS coverage, among women invited through organized BCS programs. It also seeks to examine the relationship between socio-demographic factors and screening participation across all study arms, and to analyze follow-up rates for those with positive screenings. Furthermore, the study will assess the acceptability and the cost-effectiveness of this screening approach. Materials and methods: A four-year randomized controlled trial (RCT) will be conducted across four Swiss cantons, in collaboration with regional breast cancer screening foundations or associations.

This study targets women aged 50 to 74 years who are under-screened for CC, sending them an additional CCS study invitation alongside their BCS invitations. Those not screened for CC in the past three years will be randomly assigned to one of two intervention groups: 1) CCS sensitization, 2) home-based HPV self-sampling offered at no cost. A control group will receive only the standard BCS invitations to avoid influencing CCS behaviours. Follow-up assessments at one year will determine the latest CCS status for women in the intervention groups who did not return a self-sample and those in the control group. Screening strategy acceptability will be evaluated through structured questionnaires for all participants, and the cost-effectiveness of all strategies will be estimated.

Expected results and impact on the field: This RCT, by targeting the specific needs of under-screened women in Switzerland, is anticipated to offer valuable insights into the effectiveness of home-based HPV self-sampling using existing organized BCS programs. The development of targeted and effective CCS initiatives will ultimately work towards reducing inadequate screening rates and screening inequalities in Switzerland. This will not only be expected to enhance women's health significantly but also to influence health policies, by advocating for an evolutionary and economically.

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